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Challenge Charles et Alice

Crest 2012
mardi 15 mai 2012 par Sandrine

Deux prénoms qui sonnent tendrement dans ma tête.

Charles et Alice, ainsi s’appelaient mon grand-père et ma grand-mère paternels.

Combien y avait-il de chances pour que je retrouve ce duo de prénoms associés, si ce n’est lors de réunions de famille ou de lectures d’anciens albums photos, jaunis par le temps ??


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Il y avait une chance sur un millier, voire un milliard, et pourtant...

Grâce à notre Jack l’enchanteur, un challenge de course est né, une histoire de compote qui a mal tourné, et le héros a passé la main à ces fameux Charles et Alice !!

Il n’en fallait pas plus pour nous motiver à revenir dans cette Drôme aux paysages fabuleux !!

Nous sommes à Crest un peu comme chez nous, heureux de retrouver cette famille unique de bénévoles qui assistent Jack et ses parents pour une organisation sans faille.

Quelques années que nous venons nous balader dans cette région, à jouer aux bénévoles à Saillans ou sur le maratrail, sur ce challenge où toutes les distances existent, du 12 km aux 100 km, en passant par le 65 km, le semi-marathon ou le marathon !!

Ici tout est possible !!

Vu mon niveau actuel de course à pieds, il n’était pas question que je m’aligne sur une de ces grosses distances, mais Jack en véritable ami, a créé une nouvelle étape : le 35 km et ses 2000 mètres de dénivelé.

Domi saute alors sur l’occasion pour me proposer la balade en randonnée, avec nos jolis bâtons de marche Nordique.

La distance et le dénivelé m’effraient un peu, mais Domi a confiance en mes capacités de randonneuse endurante, nos inscriptions partent aussitôt !!

Nous prenons le TGV en cette mi-mai pour Valence.

2 petites heures nous relient de Paris à la Drôme, une navette en bus nous amène et nous nous installons dans notre habituel camping des Clorinthes, où la patronne adorable commence à bien nous connaître !!

Le site est toujours aussi superbe, la rivière serpente à proximité, la tour moyen-âgeuse surplombe cette vallée, la piscine et ses transats nous tend ses parasols !!

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Mais le farniente n’est pas à l’ordre du jour de ce samedi matin …

A 8 h 30, après un bon petit déjeuner sur la terrasse de notre mobil-home, nous enfilons notre tenue de randonneurs, et, surtout, épinglons nos dossards (punaise, il y a fort longtemps que cela ne m’était pas arrivé !!).

Fins prêts, nous prenons la navette de l’organisation à l’espace Soubeyran, pour nous rendre à Saillans, lieu de départ de notre grande excursion.

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Ayant presque deux bonnes heures d’attente dans ce charmant village, nous profitons du petit bistrot à la terrasse ensoleillée proche de la fontaine, pour avaler un café, et discuter avec une coureuse locale fort sympathique.

L’arche installée en plein village est gonflée, et nous allons pouvoir nous positionner sur la ligne de départ.

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Une pensée émue pour Damien, disparu trop tôt....

Top c’est parti !!

Le rythme est donné, tout le monde court, sauf nous !!

Dès les premières secondes de course, nous sommes bons derniers, ce qui paraît normal puisque nous marchons, et que nous n’en avons absolument pas honte.

Il fait beau, pas trop chaud, nous traversons la Drôme, notre balade commence.

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Après un tout petit bout de bitume, nous empruntons un petit sentier fleuri, qui grimpe tout de suite au dessus du village.

Un petit bain de pieds dans le ruisseau pour bien démarrer, et nous sommes d’attaque pour entamer la grimpée.

Mon rythme cardiaque s’affole un peu, et je mets un peu de temps à régulariser mon tempo.

Le dénivelé ne met pas longtemps à entrer en scène, ça grimpe, ça grimpe, ça grimpe encore et encore, pas super fort, mais régulièrement.

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Le sentier monotrace serpente à l’ombre et c’est bien agréable.

Je suis en mode grimpeuse et ça me va bien.
Domi m’avait mise en condition, « tu verras ma chérie, ça monte assez raide, durant 2 bonnes heures jusqu’au pas de la motte, mais ça va le faire »

Mon cerveau de blonde est donc conditionné pour monter.
De toutes manières, je m’en fiche parce que j’ai toujours préféré grimper que descendre !!!

Je suis plus maillot à pois rouges, que maillot arc-en-ciel, si vous voyez ce que je veux dire …

Bref, nous montons, nous montons, jusqu’au moment où le chemin bifurque, et là, à ma grande surprise, nous redescendons !!

Domi me jure qu’il ne savait pas, Jack a rajouté une difficulté au parcours : les rochers de Cresta...

Heureusement, je n’avais pas été lire sur un blog, le témoignage de la préparation d’un cent bornards sur cette difficulté qui allait nous attendre :

Les rochers de Cresta  :

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Une "bosse" en particulier a attiré mon attention : celle juste après Saillans. Toute marron sur le profil signifie plus de 15% ; sachant qu’Openrunner lisse les pointes, il y a sûrement plus.
Sur la carte il s’agit des Rochers de Cresta qui du bord de la Drôme monte à 900m pour redescendre à 400, en moins de 5,5 km.

La montée est régulière, plus ou moins pentue, et ne présente pas de difficulté particulière, sinon des passages étroits et un itinéraire pas toujours évident au milieu des buis. Une courte descente raide coupe la montée sur la fin. Environ 3,5 km de montée pour 600m D+. Soit 17%. Bref soutenue !
La vraie difficulté est la descente. A peine 2 km de descente, soit 30% en moyenne, dont quelques centaines de mètres très raides, si raides qu’il faut se tenir aux branches.

Relisez bien cette dernière ligne...

Si certains volent dans les descentes, sachez que je ne suis pas dans ce cas, loin de là !!

On vient de me greffer deux jambes et deux pieds, et je ne sais comment m’en servir.
Voici le résumé de mon ressenti lorsque l’on attaque cette descente, qui doit paraître bien anodine aux autres traileurs !!

Mes bâtons deviennent une entrave, j’ai peur de m’emberlificoter les pieds et de tomber.

La pente se fait de plus en plus raide, je ne sais où poser mes pieds pour dévaler tranquillement.

Je jette un regard pour voir où va se terminer mon calvaire, malheureusement, je n’en vois pas le bout !!

Voilà, je suis en panique.

Mes jambes tremblent, je suis contractée, campée sur mes cuisses durcies, et mon Domi qui descend comme une gazelle, je ne suis vraiment qu’une potiche, une grosse nulle !!

A cet instant, si vous saviez comme je me déteste, cette trouille qui m’envahit pour des conneries, je donnerais tout pour ne pas l’avoir.
Je crois que je me suis insultée copieusement en silence durant quelques bonnes minutes...

Comme toute fille en panique qui se respecte, les larmes me montent aux yeux.
Je suis bel et bien bloquée sur cette putain de merde de pente à la con !!

Voilà c’est dit !!

Domi me connaissant par cœur, se rend vite compte de mon état, il va alors faire preuve d’une patience d’ange, et devenir mon héros !! (bon, ok, il l’était déjà mon héros !!)

Avec une douceur et une attention particulière, il me donne la main, me dit les mots qu’il faut pour m’encourager, je m’agrippe à lui comme à une bouée de sauvetage en pleine tempête !!

Je me laisse guider, pas à pas, je dérape parfois, mais ma confiance aveugle en mon chéri me rassure presque totalement....

Les paysages valent presque ce calvaire, nous sommes tout petits dans cet amas de roches, et le sentier bordé de fleurs printanières est superbe.

La descente est longue, interminable, et je m’accroche péniblement.
Nous venons d’inventer le « tandem-rando », l’anse du sac à dos de mon héros, me sert de poignée, je suis ainsi sécurisée et descends à une vitesse un peu moins lente.

Par contre mon tendon commence à faire des siennes, le fameux fascia-lata, qui ne m’a jamais vraiment oublié, il aime me montrer qu’il est là, à me titiller, à frotter et devenir douloureux.

Pourvu que mon genou tienne.

En prime, j’ai l’impression que tout ce que nous avions monté, nous l’avons redescendu, tout est donc à refaire !!.

Sacré farceur ce Jack !!

La petite dame que nous avions doublée nous rattrape, le temps gagné dans les montées s’évapore dans mes descentes à la noix !

Nous traversons un petit pont très artisanal, mais qui nous permet de ne pas nous remettre les pieds dans l’eau.

Suite à ma descente ridicule, ces planches de bois ne me font même plus peur !
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Après le sentier sauvage et sinueux, nous retrouvons la route et le bitume pour une petite portion qui remonte ensuite aux Auberts.
Je ne suis pas mécontente de trouver un terrain stable, mon genou ne va pas mieux, et la tendinite s’installe.

Domi m’explique la situation, si l’on continue après les Auberts, nous montons aux 3 becs, et la seule solution sera de redescendre dans la combe pour rejoindre la forêt de Saou.

C’est une histoire de 3 ou 4 heures d’efforts. Une bagatelle !

Il n’y aura pas d’autre alternative que de marcher, aucun moyen de trouver un véhicule qui pourra éventuellement me ramener si la tendinite se déclare complètement.

Je réfléchis, ça tourne dans ma tête, entre la déception de ne pas faire la balade complète, et la peur de me blesser au milieu de nulle part, la décision est difficile.

Domi rêvait de me faire connaître enfin les 3 becs, et j’aurais tant voulu découvrir cette portion de paysages incroyables.
Une toute petite voix me dit de continuer, une voix grave et sérieuse me demande d’arrêter.

Nous redoublons la petite dame dans la montée vers les Auberts, et arrivons tranquillement au hameau sous le soleil.

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Jack est présent, prêt à encourager ses cent bornards qui ne vont pas tarder à passer, il a raison d’être fier de sa course réputée et difficile.

La grosse voix l’a emporté, celle de la raison, ma décision est donc prise, je m’arrête ici, préférant être prudente plutôt que d’aller galérer durant des heures là haut dans la montagne.

Domi m’aurait de toutes façons, interdit de repartir, et c’est mieux ainsi.

Nous ne sommes pas les seuls à stopper notre escapade, la petite dame avec qui nous faisions le yoyo arrête aussi.

Le bilan est facile : 3 h de rando pour 8 km et 750 Mètres de dénivelé, et j’apprendrai que la course faisait finalement 39 km pour 2500 m de dénivelé...

Décidément un farceur notre Jack !!

Je peux observer maintenant le point de vue sur ces légendaires 3 becs, c’est vraiment magnifique, nous nous en sommes approchés mais je n’irai pas les voir de plus près, nous nous contenterons de ce pique-nique face à ce panorama somptueux.

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Le premier du 100 km arrive aux Auberts, Frédéric Desplanches, frais comme un gardon, la foulée facile et le regard lucide.

Il nous faudra attendre un peu pour le second, puis à notre grande surprise, Patrick, (notre adorable et immense "Samontetro") déboule sous nos yeux à la place de troisième !!

Il est ravi de nous voir et nous encore plus !!

Le podium lui tend les bras, à lui de saisir cette belle occasion, nous l’encourageons à repartir rapidement, et lui donnons rendez-vous à l’arrivée !

Un gentil accompagnateur nous propose deux places dans sa voiture pour nous ramener à Saillans, nous grimpons dedans.
Il nous dépose au pied de la jolie fontaine.

Domi jette un œil dans l’espace réservé à l’équipe médicale, il n’y a pas trop de concurrents entre les mains des soigneurs, je profite donc d’un trio de kiné-ostéo-podologue de l’organisation, pour me faire examiner des pieds à la tête aux pieds, et, sans rentrer dans le détail que je savais déjà, je suis une hyperlaxe bien mal foutue, j’ai donc du boulot sur la planche pour me remettre sur de bons pieds !!

J’ai surtout bien fait d’arrêter à temps cette balade.

La navette pour Crest nous ramène, nous sommes entourés par les différents abandons.

La promenade est bel et bien terminée, sur un goût d’inachevé certes, mais nous profiterons d’une belle soirée à l’espace Soubeyran, lieu idéal pour déguster la Markus et admirer les vahinés en compagnie de Belle maman et Beau papa, Françoise, Jay, et Jean-Louis !!

Patrick termine 3e de cette superbe course, ce grand bonhomme est notre champion du jour, son sourire et sa générosité nous touchent depuis qu’on le connaît !!

Son pseudo est "Samontetro", je crois que je pourrai changer le mien en "Sadescentro" !!!

C’est ensuite au tour de Thomas d’arriver brillamment sous les feux de la rampe, il a survolé cette épreuve !!

La soirée tire à sa fin, notre week-end en terres Drômoises s’achève également.

Mais c’est promis Jack, nous reviendrons vaincre ces 3 becs et batifoler dans la forêt de Saou !!!

PS

J’aimerais juste remercier mon Héros, mon chéri, le seul capable de supporter un tel boulet que moi !!!

Nous allons breveter notre tandem, duo indissociable que nous sommes, et je te promets de te suivre jusqu’au bout de notre joli chemin !!


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