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Chronique d’un marathon avorté...

2009 - Marathon de Toulouse
jeudi 29 octobre 2009 par Sandrine

Il y a quelques mois, Domi me parle de refaire un marathon, ce n’est pas une course qu’il affectionne particulièrement, il préfère tellement la forêt au bitume…
Mais tenter un chrono et refaire un entraînement adéquat le branche bien ….

Toulouse lui vient immédiatement à l’esprit, ville rose de rugby, et du ST (Stade Toulousain…pas Sandrine T… !!), il s’imagine bien gambader et franchir la ligne d’arrivée sur la place du Capitole ….


L’idée me paraît belle, et, comme souvent, j’adhère à ses propositions, je me dis qu’aller profiter d’un marathon pour visiter cette cité des bords de Garonne, est une belle opportunité…

Après mon premier marathon de Paris en 2008, qui reste encore un souvenir fabuleux, je suis donc partante pour l’accompagner et courir également ces 42.195 km.

Le marathon du grand Toulouse ayant lieu en octobre, nous aurons ainsi une partie des vacances pour nous mettre en jambes, et pourrons ensuite entamer une rentrée non pas scolaire, mais belle et bien sportive !!

C’est décidé, nos bulletins d’inscriptions sont envoyés dès juin.

Juillet :

Je me réhabitue à courir 3 fois par semaine, à retourner un peu sur la piste pour voir mes allures….
Une jolie semaine de congés en Bretagne, nous permet de nous balader et de courir sur les sentiers des douaniers, nous avalons les kilomètres avec bonheur et envie !!!

Août :

Après les chemins Bretons, ce sont ceux du Var et de Ramatuelle qui nous attendent….Nous courons ou randonnons presque tous les jours, même par grosse chaleur, le plaisir de courir est là, tout en savourant les décors uniques de ce coin que nous aimons tant…

Je me sens en super forme et j’ai presque hâte de commencer la vraie prépa pour ce marathon.

Septembre :

J’entame enfin mon programme spécial Toulouse !!!
Tout comme Domi, nous allons suivre à la lettre nos séances respectives…chacun son objectif, chacun ses entraînements !!

Domi part sur des bases de 3 h 30, et moi sur celles de 4 h 30…Une heure nous sépare !!!

J’ai un beau et grand tableau Excel que m’a concocté mon chéri de coach, tout y est, chaque séance, chaque allure, 8 semaines d’un menu complet :

- 1 sortie le mardi de VMA en entrée
- 1 sortie d’endurance le jeudi en hors d’œuvre
- 1 sortie longue le samedi en dessert (entre 20 et 25 km)

J’y ajoute parfois une sortie en vélo pour accompagner Domi sur sa sortie longue du dimanche (ça c’est le digestif !!)

Il ne nous reste alors plus qu’à prier pour que cette satanée grippe A ne vienne enrayer nos préparations…

Ces entraînements me vont bien, je me surprends à apprécier les séances sur piste du lundi pour le fractionné court, à me régaler de mes sorties longues que je fais pourtant seule sur Epernon

Octobre :

L’arrière saison est belle, l’automne tarde à montrer son nez, il nous offre surtout un semblant d’été indien, et ce n’est pas désagréable du tout !!
Je savoure ce soleil tardif en gambadant chaque samedi sur les routes forestières de Raizeux, d’Epernon, ou les trottoirs un peu plus urbains de Plaisir…
Je n’ai que ma musique comme partenaire, mais à ma grande surprise, les kilomètres passent sans soucis…

Chaque sortie est un réel plaisir où je me retrouve en tête à tête avec moi-même !!
J’arrive à banaliser 25 km, et je suis confiante…

Jusqu’à ce 1er octobre…où l’on apprend avec horreur et incompréhension, le viol et le meurtre d’une joggeuse dans le 77…
Je prends alors conscience du danger, j’emprunte souvent les mêmes trajets, je ne rencontre jamais grand monde…Ce n’est pas le meilleur plan finalement !!

A partir de là, je commence à redouter mes escapades en solitaire…J’essaie d’éviter les endroits déserts, je guette les voitures qui ralentissent à mon niveau…Je ne suis pas rassurée, mais je ne trouve personne pour m’accompagner sur ces distances….

Ma préparation suit malgré tout son cours normal,

Seules les séances du jeudi ne passent pas, je les déteste, ces séries de 2000 m à 11 de moyenne, je peine, j’essaie pourtant, mais je suis toujours au delà du chrono et ça m’énerve !!!

Domi me dit de ne pas m’inquiéter, qu’elles sont toujours utiles, même si je ne les fais pas dans l’allure donnée…

A 15 jours du marathon, je fais mon avant dernière sortie longue, 22 km sous une petite pluie fine cette fois-ci, ce sera bien la seule balade sans soleil !!! Mais je savoure malgré tout cette promenade aux senteurs automnales…

Alors que je rentre chez moi sans souci, une douleur au genou droit me tétanise !!! La voilà, je la reconnais, la pénible, la vilaine, ma tendinite du TFL !!!

Elle est revenue sournoisement, tout s’effondre d’un coup, je m’imagine ne pas prendre le départ du marathon, je termine ma prépa, je viens de faire 2 mois pour, au final, ne pas courir !!
Le moral descend en flèche………Domi tente de me rassurer….

Dès le lundi, je prends rendez vous chez mon ostéo, le verdict tombe, le bassin est décalé, grande spécialité chez moi !!!

Il me manipule, me fait craquer de partout, ne me reste plus qu’à tester de courir une heure pour voir le résultat…
J’attends avec impatience et une certaine petite angoisse le jeudi, où je pars donc tester ce maudit genou ….

Je trottine et je guette…20 minutes, rien…30 minutes, aucune douleur…50 minutes, yes tout va bien, je souris bêtement en courant !!! La tendinite est passée !!! Je vais courir mon marathon, je serai sur la ligne de départ !!!

Je suis tellement heureuse et soulagée, je ne savais pas que pouvoir courir le marathon me réjouirait autant !!!!

Je suis donc fin prête, la prépa est terminée, la révision est faite, j’ai plus de 1000 km au compteur cette année ...Les muscles sont en état de marche, et l’esprit est hanté par ces fameux 42 km 195 …

Il me tarde d’être ce 25 octobre …

Le jeudi 22, nous prenons enfin le TGV direction TOULOUSE !!!

Le trajet est long, 5 heures pour relier Paris à la ville rose ….Nous arrivons sous la pluie…

Après une après midi ciné, et une balade à chercher désespérément la ligne de bus n°42, nous rejoignons en soirée nos potes/hôtes Toulousains Vanessa et Philippe…

Le premier dîner de nos amis est surprenant, nous leur avions expliqué que nous étions au régime pâtes ou féculents, que des coquillettes jambon nous suffiraient…

Eh bien devinez quoi…Le plat arrive sur la table et c’est de la…. choucroute !!!

Nous en rions de bon cœur avec Domi !!! Une bonne choucroute deux jours avant un marathon, rien de tel pour remettre les intestins en place !!!

Le vendredi matin, nous allons dès l’ouverture, au village marathon sur la place du Capitole, retirer nos dossards…Nous sommes dans les premiers, et il n’y a pas grand monde.

La tension monte d’un cran …

N°558, Sandrine, c’est bien moi, petite signature, les bénévoles sont adorables ….Un joli tee shirt technique rouge nous est offert…

Y a plus qu’à !!

Nous flânons dans la ville, il y a tant à voir et à visiter, mais nous ne devons pas fatiguer nos jambes, alors on reste sage sur la balade…

Un petit couscous le midi en amoureux (on évite le cassoulet, par respect pour nos futurs concurrents sur la course, pas de dégazage intempestif !!!), et la journée se passe tranquillement.

Le vendredi soir, alors que le Grand Raid de la Réunion bat son plein, et que nous suivons les exploits de Jean Phi par sms, Vanessa et Philippe nous invitent à la Ti-caz, restaurant…Réunionnais !! Séquence nostalgie….Samoussas, bonbons piment, rougail, carri….
C’est le ventre plein que nous allons nous coucher !!!

Le samedi, Domi part avec Philippe au Stade, le fief de tout Toulousain qui se respecte !!!
Toulouse/Biarritz est à l’affiche, et ces messieurs sont en loge VIP !!!

Je reste avec Vanessa, et nous faisons une belle après midi cocooning en attendant le retour de nos hommes….

En soirée, nous allons rejoindre les copains de Kikourou, pour la pasta party !!!
Virginie la Souris, Grumlie venu en voisin, Hellaumax (ou plutôt Hellabama …), Vincent, François 91, Paul et les autres (ah non, y a pas de Paul, tant pis !!) tous ou presque avec leur petite famille respective…

Grumlie, Virginie, Hellaumax, Hélène, Philippe, Gabriel, Domi, François, ses filles, Muriel, Vanessa, Baptiste, Maxime, et Taz

Un premier verre dans un bar tendance, puis nous pénétrons dans le royaume de la pâte, un restaurant entièrement dédié à la nouille !!
« La pâte folle » …tout un programme pour les futurs marathoniens que nous sommes censés être !!
L’ambiance est d’ailleurs un peu comme la pâte : ….folle !!!

Je défie François de faire le remake de la belle et le clochard, avec un spaghetti pour deux ….Il y a un concours de compression de petites voitures…Nous ne sommes pas vraiment stressés par ce qui nous attend le lendemain !!!

Virginie et Hélène

Pourtant l’heure tourne, et il est temps de se quitter pour aller se reposer ….

Le marathon

Après une belle nuit presque calme, (Domi, agité, a cauchemardé, et m’a réveillée en chouinant…) nous nous réveillons avec l’heure d’hiver…

Contrairement au matin du marathon de Paris, j’ai bien dormi, je ne me sens pas du tout angoissée, je suis sereine, j’avale mon petit déjeuner en toute tranquillité, un peu de gatosport, mes tartines, mon jus d’orange, tout comme d’habitude !!

Domi et moi sommes prêts, mon homme est aux couleurs du stade Toulousain, le maillot de rugby lui va à merveille, et il compte bien se mettre le public dans sa poche !!

Nous n’avons rien oublié, la puce, le dossard, le GPS, les gels, tout est là !!

Le temps n’est pas au beau, de gros nuages gris menacent le ciel bas..

Philippe nous dépose au métro, nous ne sommes pas les seuls à rejoindre le Capitole, beaucoup de coureurs dans la rame, les sourires sont de mise, chacun arborant fièrement son bracelet aux couleurs de son chrono désiré !!
Le mien est jaune, la couleur des 4 h 30 …Je le fixe, je le tourne à mon poignet, les temps de passage sont indiqués dessus, c’est une super idée !!
J’en rêve de ce chrono, je sais qu’il me tend les bras….

Le métro déverse son flot de coureurs dans les rues de Toulouse, chacun va de bon pas vers les consignes déposer les sacs, nous retrouvons tous nos copains et copines….
C’est fou comme je suis bien, je n’en reviens pas !!

Virginie est là, elle viendra me rejoindre vers le 25e km pour finir le parcours avec moi, là où cela devient plus difficile, elle me fait un très beau cadeau en courant avec moi !!!!

Nous longeons les rives de la Garonne pour atteindre le pont Saint Michel, où a lieu le départ…Il nous reste une dizaine de minutes…

Domi me murmure à l’oreille ce petit mot magique qui me rend follement heureuse, et il part vers le sas des 3 h 30 …
Va mon chéri, je serai derrière toi ….une petite heure derrière toi !!

Je me faufile dans la foule compacte, j’atteins sans difficulté les ballons jaunes des 4 h 30, ils seront mon guide pour le chrono…

Virginie est derrière les barrières, à quelques mètres de moi, elle prend des photos, j’aime la voir ici, c’est une fille que j’adore, vraiment !!!

Le top départ est donné.

Les premières foulées sont faciles, on peut courir immédiatement, mais je me rends compte dès le premier kilomètre qu’il fait très chaud et lourd, une chaleur un peu tropicale qui me rend toute moite, je déteste ce genre de climat !!!
Pourtant les nuages gris n’ont pas quitté le ciel, ils sont presque même menaçants !!

Je cours, mais je n’arrive pas à entrer vraiment dans la course, les ballons jaunes flottent à quelques mètres de moi, je vais essayer de les suivre, voir si cela m’est possible, si leur rythme me convient….

5e km - 31’ le chrono va bien, mais toujours pas de sensations….Je me connais, il me faut parfois 40 minutes pour entrer dans la danse….Alors je vais patienter …Je suis de près mes guides jaunes !!!

10e km – 1 h 03’ je suis dans mes temps, l’ambiance sur le parcours est exceptionnelle, de nombreux spectateurs encouragent, applaudissent, crient nos prénoms….Il y a des animations de tout genre, du flamenco, des djumbés, des bandas…Tout devrait être superbe, sauf que j’ai toujours ces non-sensations...Etrange….
Un peu comme si je courais, que mes jambes tournaient normalement, mais que mon esprit flotte au dessus sans se rendre compte que je suis sur le marathon ….Et je n’aime pas du tout cet état qui me perturbe !!

La bruine s’invite à la fête, une espèce de crachin breton à la mode Toulousaine !!!

Je m’arrête à chaque ravito pour boire de l’eau, 10 km passés, je prends donc mon premier gel.

Les bénévoles sont adorables, ont tous un mot gentil pour nous encourager à nous hydrater ou nous alimenter.

Les ballons jaunes ont augmenté leur vitesse, et je ne les suis pas, je leur laisse leur marge d’avance, je ne veux pas me griller inutilement.

15e km – effectivement, le rythme a bel et bien augmenté, je passe en 1 h 36, au lieu de mes 1h 40 prévues….et les ballons ont dû passer 1 bonne minute avant moi …Je me rappelle alors de la phrase de Pat’jambes en MP sur Kikourou… « Les secondes grappillées au départ sont des minutes perdues à l’arrivée »

Je prends alors l’allure de deux messieurs aux couleurs basques tout en restant dans ma bulle…On ne se parle pas, mais les regards en disent toujours long sur un marathon …
Je jette un œil au GPS, je suis pile poil dans la bonne allure…Je décide donc de les coller de près, leur régularité fait plaisir à suivre !!

Je ne suis malheureusement toujours pas entrée réellement dans la course !! C’est fou ça !!

Il pleut toujours, je suis trempée, j’ai même froid par moments….

Je suis étonnée de ne pas me traîner lamentablement, alors que je m’ennuie presque…

Une animation va toutefois me faire sourire, un jeune rapeur très en gouaille sur une estrade, cite chaque dossard, avec une phrase musicale sympa …J’ai le droit à un :
« Eh oui c’est Sandrine, la 558, qui arrive, t’as le style girl .. !! »

Je lui fais signe que j’adore, il est excellent et n’arrête pas, ne loupe aucun coureur !!
Merci jeune homme !!!

Il faut aussi que je m’arrête pour un besoin naturel, mais l’environnement n’est pas très propice….Pas de coin tranquille, que des maisons et des jardinets, je vais attendre un peu …

Beaucoup de coureurs marchent déjà, nombreux ont l’air fatigués, je les double, c’est un peu une hécatombe, et nous n’en sommes qu’au 18e km !!

Nous sommes fantastiquement accueillis par les différents villages que nous traversons, les enfants tendent leur main pour qu’on leur tape dedans, les gens sont présents malgré la pluie, amassés sous leurs parapluies colorés…Ils se dévissent la tête pour lire nos prénoms sur les dossards, je leur souris, à tous !!

La fête devrait être belle, mais je n’ai pas encore trouvé les clés du manège...

Je me demande si je franchirai l’arrivée avec ce manque d’envie …

20e km – 2 H 09

Les ballons jaunes sont encore en vue, un peu plus loin de moi encore, mais je ne les calcule plus trop, je pense désormais au semi qui arrive....

21e km – 2 H 16, je continue ma régularité dans l’effort, ainsi que dans la non-envie !! Je prends un gel, je bois, j’attrape un quartier d’orange, j’espère sincèrement que cela va me donner un peu de motivation !!

23e km – Paf, un mur se dresse devant moi, un joli mur de briques roses....On me débranche la prise de courant déjà faiblarde !!

Quelqu’un pourrait rallumer s’il vous plait ?????

C’est quoi ce délire ??

Les jambes ne répondent plus, je n’ai qu’une envie, c’est de marcher…Et je ne vais pas me gêner, le ras le bol me gagne….

Les ballons jaunes s’envolent loin devant.

Je vois un muret, je décide de perdre un peu de temps, mais je dois m’étirer, me dégourdir…Un monsieur s’arrête à mes côtés, il est dans le même état que moi…On sourit de notre état, 23 km c’est un peu tôt pour souffrir non ??

Il ne comprend pas non plus, on discute un peu, c’est un cent bornard, mais là, il jette l’éponge.

Je me revois euphorique au marathon de Paris au 25e km, je suis si loin de cette magie, j’ai des larmes qui montent…

A cet instant, pour me consoler, je pense à Domi, en souhaitant sincèrement qu’il fasse une belle course, qu’il explose ce chrono qu’il mérite tant !!

La hargne revient, je ne dois pas me laisser aller à la nostalgie, c’est un jour sans, et je dois faire avec !!

Et puis Virginie m’attend, je vais la rejoindre, on va faire une belle fin de course ensemble, je me remets à trottiner…

Mais les jambes n’y sont pas, j’ai un ras le bol général, je ne vais tout de même pas prendre le gel coup de fouet tout de suite !!

Je marche.

Au loin, je vois la silhouette familière de ma petite Souris !! Elle vient vers moi avec son grand sourire, comme ça fait du bien de voir une amie !!

Elle me trouve super bien, je lui explique que c’est loin d’être le cas. Elle me persuade de recourir, elle a raison, je ne vais pas traîner là !!

Je lui demande si elle a vu Domi, elle me répond par l’affirmative, en me disant qu’il était bien, et dans ses temps voulus, cela me rassure, je suis si heureuse pour lui !!!

Nous reprenons une allure, je retrouve mon 9.5 de moyenne sur le GPS, merci Virginie !!

Mais cela ne dure pas, les jambes ne suivent pas, je veux encore essayer de m’étirer…Mais alors que je m’apprête à m’arrêter, une dame devant nous s’écroule, des crampes aux deux mollets la terrassent, elle se jette par terre, dans un buisson épineux, nous lui proposons notre aide.

Elle hurle sa douleur, Virginie et moi lui étirons ses crampes, on ne peut pas la lâcher, sinon elle se tord sous le mal !!

C’est impressionnant !!

Nous demandons du secours aux coureurs qui passent devant nous, mais tout le monde continue sa route, nous sommes condamnées à rester auprès de Christine …

Nous interpellons une moto de l’organisation, mais ce n’est que l’animation, pas le staff médical…Ils vont essayer de trouver du secours plus loin.

Les minutes passent, mon chrono s’envole, mais peu importe, la souffrance de cette femme est terrible, et nous ne pouvons la laisser seule.

La moto revient, 10 minutes se sont écoulées depuis notre arrêt…

Ils n’ont trouvé personne, mais on leur demande de prendre notre relais, je commence à avoir froid, je suis trempée par la pluie, et il nous faut repartir….

Mais cet arrêt m’est fatal…A peine commençons nous à recourir, que mon tendon se réveille, et me cisaille le genou !!!!

Cette douleur reconnaissable, qui me fait boiter immédiatement, je sais à cet instant que mon marathon s’arrête ici !!!

Virginie me demande gentiment si je veux finir ma course en marchant…Il reste 15 km à faire, je ne m’imagine même pas souffrir encore 3 h pour franchir la ligne d’arrivée.

Je suis désolée pour Virginie, je rêvais d’une fin de course à deux, elle est avortée au bout de 2 km partagés.

28e km - Ma décision est prise, j’abandonne.

Etrangement je n’éprouve ni regrets, ni peine, je suis juste amère en pensant à ma préparation de 2 mois pour en arriver à ce résultat, mais n’ayant pas trouvé de plaisir durant la course, j’ai juste envie maintenant d’aller voir mon chéri franchir la ligne !!

Je calcule qu’il nous reste une demi heure pour relier le Capitole, si Domi fait ses 3 h 30…

Virginie m’avoue alors avoir menti, elle a bien vu Domi, mais il n’était pas au mieux, et surtout pas dans le chrono espéré…Il lui a demandé de ne rien me dire pour ne pas m’inquiéter, il est merveilleux mon homme, mais je suis si déçue pour lui !!!

Nous nous dirigeons vers le métro.

Je vais devoir boitiller pour descendre les escaliers, et rejoindre le clan des éclopés dans ce souterrain, les abandons sont là, boitant, les visages tirés, ce n’était pas le jour pour beaucoup d’entre nous finalement, je ne suis pas seule !!!

Mais je ne suis pas triste, les blessures font partie du sport, c’est mon premier abandon sur une course, je vais rejoindre mon chéri, la vie est belle, quoiqu’il arrive…. !!!

Nous nous frayons notre chemin pour parvenir au Capitole, il y a une foule énorme amassée le long des barrières, je vais d’abord récupérer mon sac à la consigne, me changer, car j’ai froid…

Les moins de 4 h arrivent, puis les ballons verts emmenés par Vincent Toumazou, je guette mon Domi, je l’appelle sur son portable, de peur de l’avoir raté à l’arrivée…

Je suis inquiète, je demande à tous les copains s’ils l’ont vu, chacun me donne des renseignements, mais rien…

Je vois Hellaumax qui en a terminé ...

J’erre comme une âme en peine entre les finishers, les supporters, je cherche ce sourire qui me manque, je suis certaine qu’il n’a pas abandonné.

Je l’aperçois enfin, sa médaille autour du cou, je suis heureuse de le voir !! Il vient de mettre

4 H 23, son objectif est explosé, mais il a terminé !!

Lui aurait préféré ne pas me voir à cet endroit à cette heure, c’est évidemment mauvais signe…Je lui explique sans m’attarder ma course et ma blessure.

Mon grand regret à ce moment, je ne franchirai pas cette superbe ligne d’arrivée au Capitole !!

L’after

J’ai déjà fait assez long pour vos yeux, je ne vais donc pas tout vous détailler de l’après course, mais en résumé, un joli week end qui s’achève le lundi au soleil (si, si !!) avec Hellaumax, Hélène, Baptiste et Maxime, une visite de la superbe église des Jacobins, des Augustins, la salle des Illustres, un resto en terrasse, à déguster des saucisses de Toulouse...Il paraît que c’est bon pour la récup’ !!

Toulouse est une ville magnifique qu’il vous faut découvrir !!!

Remerciements

Domi, pour le coach que tu es, pour l’homme que tu es, pour tout ce que tu me donnes, tout le temps, pour le petit mot magique du départ...

Virginie, pour ton aide précieuse, ton sourire et ta présence, (et les photos que je t’ai volées pour ce récit !!)

Vanessa et philippe, pour votre accueil (et c’est pas facile de supporter des marathoniens !!)

Hellaumax, Hélène, pour les supers moments passés ensemble, c’était top !!

François, Muriel, pour votre bonne humeur et nos délires au resto !

Grumlie, malgré ta discrétion, tu es adorable, et tu mérites d’être connu !

Vincent T, c’était un énorme plaisir de venir en tes terres, la prochaine fois, on te verra plus longtemps !

Les bénévoles de cette course, tous à l’écoute et attentionnés,

Le public nombreux et enthousiaste malgré le temps maussade...

Toi le rappeur qui m’a enchantée en quelques secondes !

Merci à vous tous de m’avoir encouragée avant et pendant la course : Béné, Nono, Chrystelle, Maria, Marioune, le Bagnard,le Blueb, l’ourson, le Solitaire, Laurent 05, le Castor, l’Ourson, Supermassive, Bertrand et Caro, Grandware, Astro, et j’en oublie encore, je suis désolée !!

Malgré ces non sensations durant la course, le marathon de Grand Toulouse est une superbe course, sauf que ce n’était pas mon jour !!!!!

Merci à vous de m’avoir lue jusqu’au bout, je ne pensais pas faire aussi long sur le récit d’un abandon !!


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