Accompagnatrice sur les 100 km de Belvès
Un an déjà que Domi m’avait parlé avec enchantement de ces fameux 100 km du Périgord noir, ses paysages vallonnés et verdoyants sillonnant la Dordogne, bien loin de mon Eure et Loir, l’accueil unique et chaleureux de ses habitants affables et gentils son organisation sans faille, l’avaient fortement déjà conquis...
Il voulait réitérer cet essai non transformé cette année puisqu’au kilomètre soixante cinq l’an dernier, il avait abandonné ....
Je m’étais donc promis de l’accompagner en vélo durant ce long périple lointain, et mon rêve secret était de l’emmener au bout de ce rêve périgourdin....
Après une semaine de vacances en région toulousaine, nous voici donc arrivés à Belvès..
Je découvre le relief de cette belle région où je viens avec ma bicyclette m’abimer les fesses,
Je ne veux pas me faire peur mais le parcours est loin d’être plat et linéaire .... Peu importe, j’ai tellement hâte de découvrir cette course légendaire !!!
Depuis des semaines, je tanne mon postérieur sur mon beau vélo tout équipé, afin d’affronter toutes ces routes, ces jolis chemins tortueux et dénivelés.
Domi ne m’avait pas menti, il y a de jolies côtes à grimper et à dompter, mais le panorama époustouflant s’offrant à mes yeux ne fait que me combler,
tout est beau sous ce chaud soleil printanier, c’est une incitation à la volupté....
Mais l’heure est venue de filer à la pasta party où nous attendent tous nos copains, mon cher et tendre Patate nous accueille avec dans les bras son adorable petit chien, Vincent, JM et sa dame, Olivier et sa petite famille, Gégé et son sourire sont présents, Quel plaisir de les revoir ou de les rencontrer pour la première fois tous aussi charmants...
Des bandas tonitruantes enchainent des morceaux de musique festifs dignes des jours de mariage.... Nous ne rêvons pas, encore une nuit de sommeil et ce sera le grand jour pour tous ces hommes de courage !!!
Samedi, le jour J est arrivé. Domi s’est levé bien avant moi pour se préparer, il doit partir plus tôt vers le départ à Belvès, je pourrais encore rêver ou sommeiller, mais l’excitation de cette course tant attendue me fait hors du lit tomber, Le départ des vélos accompagnateurs se fait par chance tout à côté, Je vérifie de ne rien oublier, je ferme la porte à clé...
J’enfourche mon vélo, l’air est doux, les nuages gris, je suis partie,
Cette première image de bicyclettes à perte de vue est si impressionnante, Nous sommes des centaines à attendre nos coureurs de manière presque impatiente !!!
Je suis submergée par l’émotion, tout ce partage, toute cette ambiance de fête est irréélle....
Patate est là, il m’attendait et va me servir durant quelques minutes de guide sportif et culturel...
Quelques minutes, quelques secondes, le départ est donné tout là haut pour ce championnat,
Il nous faudra attendre les premiers coureurs pour réaliser que nous allons bientôt partir vers Sarlat,
Tranquillement garés le long de la route à attendre Jean-Marc et Domi, Patate et moi allons subir un petit vent de folie, tels des vedettes des chars fleuris, Vincent le sourire aux lèvres court vers nous, nous salue et…m’arrose de confettis… !!!!
Il repart aussi vite, disparaît de notre vue, heureux et fier de lui…
JM arrive, Patate m’abandonne, des coureurs me saluent encore, je les en remercie, Je guette parmi tous ces athlètes mon coureur, j’ai peur de le rater mon Domi, mais il arrive enfin et nous partons pour cette aventure tant attendue, Gégé nous rejoint sur le parcours, la tête dans le guidon, le cheveu détendu…
J’apprends au fil de la course mon nouveau métier de suiveur, guetter le chrono, remplir les bidons, qu’il ne manque jamais de rien, surveiller sa foulée, prendre des photos,
Profiter des paysages, savourer, se régaler, les kilomètres passent, il est si bien,
Un véritable bonheur cette longue balade, les trente premiers kilomètres passent comme rien,
Les rivages de la Dordogne où sont amarrées quelques jolies gabarres,
Ces maisons troglodytiques accrochées dont ces collines se parent,
Mes yeux ne perdent rien, j’admire tout, tout en restant concentrée sur mon devoir,
Nous passons en des endroits rappelant la Normandie avec ses vaches blanches et noires…
Les ravitaillements ici sont exceptionnels, ceux officiels, et ceux des riverains, qui proposent quand bien même des apéritifs, du foie gras ou encore du vin…. des villages ont mis des guirlandes, les supporters sont nombreux, guettant les leurs, anonymes ou pas, qu’ils font du bien ces applaudissements à mon petit cœur…
Mais au trentième kilomètre, Domi me dit avoir envie de dormir, j’ose alors espérer que ce n’est que passager, qu’il va repartir, je suis là pour le motiver, l’encourager, un manque d’énergie, ça doit se combler, je ne sais comment le faire redémarrer, je ne veux ni trop en faire ni l’ennuyer suis je capable de le conseiller ?
…ai-je un rôle déterminant à jouer…. ???
Il se met à marcher, il tente de trottiner, mais que le chemin devient long, les silences parlent d’eux-mêmes, je sais qu’il pense à l’abandon…
Des coureurs nous doublent, d’autres ont du mal à avancer, image surréaliste, un type genre berger landais nous dépasse à coups de grandes enjambées perché sur ses échasses… !!!!
Domi repart, il reprend sa foulée, nous n’osons encore nous réjouir, sa moyenne est bonne, il peut enfin recourir,
Sarlat arrive et il faudra réagir,
continuer ou abandonner,
cette question terrible sera sans appel, Nous arrivons au stade, la minute est à la réflexion, je le suivrai dans sa décision, il reste lucide, ne veut pas s’abîmer, il a tellement raison…
Sa frustration fait peine à voir, L’aventure s’arrête ici, à quelques encablures de Sarlat, mon vélo est engouffré dans une camionnette, la navette est déjà là…
Je suis fière de lui, je voudrais tout faire pour lui rendre son sourire, ce n’est pas le moment, plus tard peut-être , je n’ose lui dire, ces 50 kilomètres à ses côtés m’ont envahi de bonheur….
Retour à Belvès où je ne finirai pas en rimes, après avoir admiré les diverses arrivées masculines et féminines, nous pouvons savourer le simple fait d’être entourés de tous nos amis, les sourires sont réconfortants, et les rires emportent avec eux l’amertume de la déception…..
La soirée périgourdine restera LE moment de fête inoubliable, que de souvenirs partagés, pêle-mêle et en vrac, de belles images me resteront, l’anniversaire de Vincent le désespérado et tous ses confettis envahissant la nappe, les assiettes et tout le reste, Domi, Jean Marc, Patate, Gégé, Bernard, Fred, Diogène, Grelots, et tous ceux que j’oublie certainement….
Merci à vous tous de m’avoir fait passé de tels moments……
Merci à Domi de m’avoir encore une fois entrainée dans cet univers...
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