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Court circuit à Belvès

100 km de Belves 2006
samedi 22 avril 2006 par Dominique

Les années se suivent et se ressemblent presque …
Comme l’an dernier j’ai pris rendez-vous à Belvès pour une nouvelle tentative de 100 km.
Depuis mon expérience de suiveur (merci encore à Vincent), je suis fasciné par ce monde de coureurs, « ces cent-bonnards » comme ils disent. J’admire leur courage, leur humilité, leur simplicité, tout leur paraît si évident.

Je me suis donc mis à rêver, à me préparer sérieusement, car je souhaite secrètement terminer une telle épreuve et goûter enfin au plaisir de partager ce bonheur si intense.
Mais que le chemin est encore long.

Nous débarquons à Belvès la veille, je suis en forme et confiant. Ma préparation s’est déroulée au mieux et les tests grandeurs natures sont rassurants.
Le départ est donné à 8 heures sous une douceur printanière, quelques messages de l’organisation concernant une menace de forte chaleur m’inquiètent un peu. L’an dernier, elle m’avait contraint à l’abandon. Je partirai donc moins vite que prévu afin de me préserver au mieux jusqu’au 60km. Mon capital confiance est aussi renforcé par la présence de 2 accompagnateurs. Sandrine qui tente l’aventure d’une longue balade en vélo pour la première fois, et Gérard rencontré au hasard d’un marathon. Il est venu spontanément, en vieux briscard de la route simplement pour nous faire la surprise et de ne pas rater cet évènement.

10ème kilomètre, la triplette infernale est formée. En route pour l’aventure …
l’allure est bonne, maîtrisée, et je profite pleinement de mes accompagnateurs pour m’alimenter, boire et m’éponger à mon gré. La prudence est de rigueur dans cette première partie de la course. Je ne m’attarde que très peu sur les tableaux pittoresques que nous offre le parcours. Avancer, encore et encore … dans le calme et la sérénité.

30ème kilomètre, nous approchons d’un passage que j’avais adoré l’an dernier. Proche de la Dordogne, le calme et la fraîcheur y régnaient. Mes souvenirs sont intacts, je me fais une joie d’y repasser et de partager cela avec mes acolytes.
Mais voilà, l’épreuve reprend ses droits et une fatigue soudaine me colle à la route. Je n’ai plus de jambes, plus d’énergie alors que la course vient à peine de commencer.
Qui à joué avec les fils électriques ?
Pendant une dizaine de kilomètres, calmement je vais essayer de redémarrer ce foutu moteur.
M’évertuer à tirer sur la corde du démarreur, comme pourrait le faire un jardinier avec sa tondeuse lors des premiers démarrages de printemps
1 2 3 …petites foulées : silence moteur.
Je tripote le bidon de glucose
1 2 3 …petites foulées : toujours rien
J’avale un gel coup de fouet, « allez ça doit être le carbu qui est encrassé !! »
1 2 3 4 5 6 …petites foulées : pffffffffff c’est dur
Sandrine me soumet l’idée du coca
1 2 3 gorgées puis ½ litre, puis un litre
Waouhhh le réservoir est plein, je me sens ballonné, c’est malin !!!

Nous voici à l’amorce de la piste cyclable menant à Sarlat, ce n’est pas le meilleur endroit pour bricoler un moteur.
Oh OH !! quelques soubresauts, 100 mètres de courses, puis 200 mètres , puis 10 minutes, pas d’euphorie, restons calme …
Je fais abstraction du parcours, il n’y a plus de difficulté mais une seule obsession : courir jusqu’à Sarlat. J’aviserai la-bas, c’était si loin il y a encore quelque minutes.
Voici les 5 derniers kilomètres bouclés en 33 minutes, je suis à nouveau dans l’allure, mais la séance bricolage a laissé des doutes, des craintes. Je gamberge sur la suite à donner.

Après quelques minutes de réflexion, je choisis d’arrêter et de rejoindre Belvès à l’aide des navettes. Je suis triste pour mes accompagnateurs, triste d’interrompre l’aventure aussi rapidement. Mais à cet instant, j’ai pensé que c’était la meilleure solution. Je n’ai pas assez d’expérience pour mesurer la difficulté d’affronter un retour avec un mental entamé

Petite consolation, nous arriverons à Belvès pour assister à l’arrivée de la future championne de France.
Karine Herry a visiblement beaucoup souffert sur ce parcours exigeant. La rage qu’elle exprime à quelques mètres de l’arrivée me donne des frissons.
C’est beau le sport quand nos émotions vous envahissent, nous transcendent et nous mènent plus loin.
Les arrivants vont s’égrener jusqu’à tard dans la nuit, chacun aura dompté cette épreuve avec plus ou moins de facilité. Ce fût un merveilleux spectacle, merci à tous de m’avoir fait vivre par procuration de tels instants.

Place, maintenant à la récupération, aux retrouvailles avec les copains « finisher » ou non, autours d’une bière, d’un repas dans une ambiance de feria arrosée de confettis.
Ce sont d’autres moments forts, tout aussi importants. Ce fût une belle 3ème mi-temps

Mes derniers mots de petit CR, sont destinés à Sandrine et Gérard. Merci de m’avoir accordé votre confiance. J’ai aimé nos 50 kilomètres, je suis navré d’avoir écourté l’aventure mais je ferai mieux la prochaine fois.

Je reviendrai.
Dominique


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