Raid Axonais (édition 2004)

… il y a trois ans je découvrais l’orientation et les efforts longs. Cette année notre objectif est de dépasser les 700 points et de faire honneur à notre titre d’équipe la plus expérimentée. (Moyenne d’age 46 ans)

C’est notre 3ème participation consécutive au raid Axonais (02), j’ai une vraie affinité pour ce raid.J’aime le principe de cette épreuve. Pas d’itinéraire imposé, seules 3 étapes qui représentent 11heures de course aux scores, à nous de gérer nos efforts, de déployer une stratégie pour ramener un maximum de points.

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Les meilleurs tenteront d’approcher des 900 points, et nous d’améliorer notre total ou de faire aussi bien que l’année précédente.
C’est là aussi qu’il y a trois ans je découvrais l’orientation et les efforts longs. Cette année notre objectif est de dépasser les 700 points et de faire honneur à notre titre d’équipe la plus expérimentée. (Moyenne d’age 46 ans). Jean-Philippe est plus gourmand, il souhaite 750 points voire plus.

Samedi 15 mai, direction Coucy-le-château

Quelques lignes d’histoire pour commencer.

2004_raid_axonais_005La devise des Sires de Coucy : « Roi ne suis, ne Prince, ne Duc, ne Comte aussi, je suis le Sire de Coucy »
Le plus haut donjon de l’Europe médiévale, plus de 2 km de remparts, ville fortifiée détruite en 1917 par les troupes allemandes, cette cité fut le 2ème site le plus visité en France avant 1914, juste après le Mont St Michel.

La première forteresse fut érigée vers l’an 909 par l’archevêque de Reims. La famille de Coucy, par la lignée des Enguerrand, assoit sa puissance dès le 13ème siècle par la construction du château et des remparts qui ceinturent la ville. Puis le temps fait son œuvre et l’orgueilleuse citadelle qui défiait le Roi de France est assiégée et démantelée par Mazarin. La révolution française y laisse son empreinte et l’année 1917 marque sa destruction presque totale.

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Le Canon de Couçy

Après la la bataille de la Marne, le 13 septembre 1914, Coucy reste en zone occupée, à 37 km des fronts français et allemands. Dans la basse forêt de Coucy, dans le « Bois du Montoir », les allemands construisent une des 8 grandes plateformes bétonnées, semi-circulaires, destiné à recevoir un affût à 45°permettant l’utilisation d’une pièce de 38 cm « MAX ». Destiné initialement à la marine allemande, pour tirer sur les gars de Compiègne,Fismes et Villers-Cotterêts et gêner ainsi le ravitaillement du front français. Il tira en avril 1915. C’était une grosse pièce de marine de calibre 380, d’une portée de 35 à 40 km, lançant un obus d’environ 750Kg. Les Allemands évacuèrent leur canon en hiver 1916/1917. L’horreur de la guerre 1914.1918, a contribué à la légende disant que la « GROSSE BERTHA » qui avait tirée sur Paris était à Coucy. (Pour en savoir plus)

Voilà, vous en savez un peu plus mais revenons à notre raid.
En quittant Soissons en empruntant le RD1, vous ne pouvez pas rater Coucy le Château. A la sortie d’une forêt, le village se dresse sur un contrefort au milieu de nulle part.

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La réaction fût instantanée « on va souffrir !! » « Bonjour, le dénivelé »
Accueil toujours aussi sympathique et convivial des organisateurs, et direction le bivouac.
Les tentes sont installées dans le château, Il fait beau. Le décors est magnifique, nous avons un panorama exceptionnel sur les alentours.

Nous sommes en progrès, la tente est montée en un temps record et surtout correctement.
Il nous reste plus qu’à discuter avec de vieilles connaissances en attendant le départ.

Etape 1 : durée de l’étape 3h00

Elle se décompose en 4 parties :
Un sprint de 2,4 km le long des remparts pour étirer le peloton.
Puis dans l’ordre que l’on souhaite une CO à pied, une CO run and Bike, une CO VTT. Comme d’habitude après un échauffement quasi nul, nous partons comme des brutes sous les ordres des élus locaux et comme les diesels je n’aime pas ça du tout.

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On récupère la carte CO à pied et en route pour la chasse aux balises. C’est une carte au 15000ème où il faut faire très attention aux courbes de niveau avant de s’élancer pour éviter les montées-descentes.
Au retour de la CO avec les 100 points, nous enchaînons avec le Run and Bike. Cette année changement de tactique, nous allons alterner course et VTT alors que l’année dernière nous n’avions fait aucune rotation. Là aussi nous perdons un peu de temps avant de nous élancer pour étudier un circuit nous permettant de tout ramasser en évitant les montées-descentes inutiles
La chaleur et le départ trop rapide commencent à faire leur effet, j’ai du mal à me mettre dans le rythme, et l’alternance course à pied – VTT ne me favorise pas.
Après un peu plus de 2 h30 de course, nous rentrons avec 200 points. Pour l’instant c’est un sans faute.
Sur le trajet du retour, nous passons devant une terrasse de café où des badauds sirotent paisiblement une bonne bière. J’interpelle Jean-Philippe pour lui dire qu’au lieu de s’élancer pour la boucle VTT nous ferions mieux de les imiter, de toute façon il ne nous reste pas suffisamment de temps pour ramener quelques choses de concret.

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A partir d’un certain age, soit l’on devient sourd soit têtu ou les deux à la fois. Une fois que nous aurons reporté les balises avec le carré de report il nous restera moins de 20 minutes pour dévaler la côte de Coucy aller chercher une balise à 15 points et se taper la longue montée du retour. Inutile de vous précisez que je ne suis pas chaud pour ce genre de stratégie et que l’option terrasse de café me tente beaucoup plus.
Jean-Philippe sourd et têtu, décide finalement qu’il faut s’élancer pour 15 points et peut-être même 10 de plus.

Solidaire je l’accompagne dans la bêtise : nous dévalons comme des fous les contreforts pour atteindre la balise à 15 points et pour constater que nous avons à peine le temps de rentrer.
Bilan de l’opération : 215 points et 9 points de pénalité pour être entrer 3 minutes trop tard, mais surtout 20 minutes d’effort inutile.

Retour au bivouac, douche – bières – pâtes – côte de porc grillé -et gros sommeil de Jean-Philippe (pour l’anecdote, Jean-Philippe me précise que des pâtes papillon recouvertes de sauce tomate et de gruyère n’ont pas le même goût que les nouilles. C’est un fin gourmet mon binôme)

21h45 nous nous préparons pour le briefing avant la course d’orientation de nuit, nous sommes 25ème au classement.
L’année dernière, la CO de nuit était difficile (très technique), cette année pour se faire pardonner les organisateurs ont décidé de nous rendre la tâche un peu plus facile. Des bandeaux réfléchissants sont accrochés aux balises, Il se peut quelles soient donc plus visibles que l’année dernière.
Tout comme l’année dernière il y a une balise mobile à 60 points visible pendant 10 minutes à 2 endroits puis disparaît totalement.

22heures : durée de l’étape 2h00

Toutes les équipes s’élancent, nous choisissons d’ignorer les quelques balises au pied du château pour nous concentrer sur le premier passage de la balise mobile. Nous avons 30 minutes pour atteindre la forêt et ramasser les quelques balises sur notre trajet.
22 heures 30 nous ne sommes pas les seuls à attendre la balise mobile. Toutes les équipes sont presque là. L’ambiance est décontractée.
Une fois la balise pointée chacune repart en suivant sa propre stratégie. Nous avons décidé de ramasser toutes les balises qui se trouvent dans le bois et éventuellement, suivant l’heure, de récupérer les dernières balises près du château au retour.
Tout se passe pas trop mal, pas d’hésitation, nous courons beaucoup, le compteur « balise » s’accroît tranquillement. Il est moins de 23h30 il nous reste une balise à 20 points à poinçonner et nous reprendrons la direction du château. Nous sommes dans les temps pour faire 300 points.
Mais nous devrions savoir qu’il ne faut jamais vendre la peau de l’ours, nous ne trouverons jamais la balise 1 à 20 points, et en plus nous nous sommes perdus royalement.
Lorsque nous nous resituons, il est minuit, toutes les minutes de retard vont se transformer en pénalité. Jean-Philippe est explosé, nous rentrons en marchant.
Bilan : 63 points de pénalité sur les 220 récoltés. Adieu les 700 points rêvés. Lorsque nous arrivons au bivouac, Hubert et sa bande nous attendent et nous chambrent gentiment.
Après une bière, Jean-Philippe va s’écrouler de sommeil dans son duvet. Moi je rumine un peu, en me disant que c’est ballot de s’être obstiné et surtout de s’être perdu comme ça ! Dommage

La nuit fût courte et le sommeil un peu agité.
Réveil à 5h30 pour un départ à 7 heures.
Petit déjeuner convivial préparé par l’organisation
Briefing avant un départ pour une étape qui se décompose en 3 parties : 20 à 25 km de VTT après le report des balises, CO à Pied et 20 à 25 km de VTT après le report des balises.

7h00 : durée de l’étape 6h00

Même remarque que la veille, trop bien échauffé, j’ai un peu de mal à enrouler le braqué au petit matin. Mal réveillé, nous constaterons que j’ai fait quelques inversions dans les énoncés des coordonnées des balises et que j’en ai oublié une.

Cela ne nous empêche pas de progresser tranquillement et de valider toutes les balises (sauf une ) avant la CO à pied.
La température augmente un peu et je commence à mieux me sentir. Jean-philippe quant à lui, gardera sa polaire et son coupe-vent presque toute la demi-journée. (Ah, ces gars du Sud, ils sont frileux !)

Début de la CO à pied, c’est en principe notre point fort, mais vu ma performance de la veille, j’en doute maintenant.
Pour se mettre en jambes nous cherchons les balises les plus proches, dès les premiers hectomètres, Jean-Philippe n’est pas dans le coup. Ce fût difficile de discuter avec une tête de mule : « Il voulait faire la CO en marchant et en suivant les chemins. ».
Il a fallu batailler, négocier pour se faire attendre raison et de le convaincre qu’il valait mieux s’économiser pour terminer tranquillement et éventuellement se reprogrammer un raid en juin plutôt que de se griller définitivement (nous n’avons plus 20 ans). Finalement nous avons zappé la course CO à pied et décidé de reporter les balises VTT pour le retour.
Nous avons étudié un itinéraire de retour sans trop de difficulté et avec un maximum de balises.
Nous avons 2 heures pour renter, c’était plus que nécessaire et nous pourrons admirer le paysage et profiter du soleil.
Pendant le retour, nous nous sommes fait plaisir sur 2 secteurs, une partie très roulante sur de la route face au vent que nous avons parcourue à bloque et une petite portion de portage de VTT sur un raidillon qui nous rappela étrangement une portion du raid’Eure.

12h45 : fin du raid

nous arrivons à Coucy le Château où mes parents nous attendaient.

Douche – Apéritif (mais pas trop car il faut conduire) – repas champêtre – remise des prix (cette année pas d’équipe à 900 points et nous sommes toujours aussi vieux mais nous faisons moins bien que l’année dernière).

15h30 Retour vers Paris

Bilan :

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Encore un excellent WE sportif de passé.
Ce raid est vraiment bien et j’en serai très certainement l’année prochaine.Les organisateurs maîtrisent tout et sont d’une gentillesse remarquable.
Le bivouac où tout était regroupé (tentes, douches, pompe à bière, organisation, …), était plus sympathique que les années précédentes et l’ambiance était excellente et décontractée.
Que du bonheur et de la bonne humeur et une fatigue saine pour conclure le WE !