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TRANSvaser dans la TRANSbaie

mercredi 28 juin 2006 par Sandrine

Une année que j’attendais ça, une année à lire les différents compte rendus de cette course unique, une année à regarder des photos où des coureurs se vautrent dans la boue avec les sourire, tentent de sortir d’un bourbier infernal, ou bien encore traversent avec joie des bandeaux de mer jusqu’à mi-ventre….

Je rêvais de participer à cette fameuse transbaie, course qui relie St Valéry sur Somme au Crotoy, en passant par une baie à marée basse, où normalement se mêlent pêcheurs à pied, oiseaux de toutes sortes et moutons de pré salé….


Nous voici donc partis pour cette aventure hors du commun….

Samedi, nous arrivons au Crotoy où nous avons réservé une chambre d’hôtes terriblement sympathique, un vent de folie nous accueille, des rafales à 100 km/h qui balaient tout sur leur passage, nous peinons pour avancer, même les véliplanchistes attendant sur la plage n’osent se lancer sur la mer !!!

Nous n’espérons qu’une chose, que ce satané vent retombe avant le lendemain…..
Mais les prévisions météo ne sont guère favorables, pluie, averses, et au mieux grosses ondées !!!

Dimanche, réveil matinal, le vent est retombé, des nuages restent accrochés dans le ciel, mais il ne pleut pas….

Petit déjeuner chez nos hôtes en compagnie d’autres clients, qui font également la transbaie, la discussion tourne autour des astuces pour ne pas perdre ses chaussures dans la vase !!!!

10 h, Il est déjà temps de partir afin d’éviter les bouchons, 5700 coureurs sont attendus et 10 fois plus de spectateurs, ça fait du monde pour une seule route d’accès….

Nous rejoignons à St Valéry, Lydie, Jean-Philippe et Théo, nous déjeunerons même sous le soleil, un pique nique gargantuesque …Puis Mathias, Pascal et Stéphane arrivent enfin, juste pour le dessert…l’équipe est au complet !!

14 h, l’heure a sonné pour le rassemblement au départ, il y a foule dans le coin, chacun attend avec impatience, certains sont déguisés, des cro-magnons virils et « stringés » léopard, d’autres ont prévu la bouée canard et le maillot de bain, tenues étranges pour une course à pied…..

Le speaker annonce qu’il nous faudra faire la course en moins de 2 h 20 pour ne pas se faire attraper par la marée montante….pourvu que je sois assez rapide pour ne pas rentrer en zodiac !!!! ….

14 h 30 coup de sifflet, c’est parti…..Les deux premiers kilomètres se font en ville, et les goulots ne nous permettent pas d’avancer très vite, mais rapidement, nous arrivons sur la digue, la baie est en vue, certains, tels de vrais gamins sautent déjà dans les flaques pour se mettre dans l’ambiance….

Encore quelques mètres, nous descendons la digue, nous y sommes…ou Somme… et les deux pieds dedans, l’eau jusqu’aux genoux, et on barbote tout en courant, des rires partent aux éclats, une vraie colonie de vacances de sales gosses que l’on aurait enfin autorisé à se salir, et à mouiller leurs petons…..

Je me régale du spectacle, les premiers trous de vase avalent tout cru certains coureurs, qui restent scotchés jusqu’au genou, j’évite grâce à Domi tant bien que mal les endroits les plus profonds, pour ne pas me retrouver prise au piège…je glisse, me rétablis, je m’enfonce, je repars, mais très vite, je ne trouve pas mon souffle, je ne me suis pas concentrée, j’ai savouré ces premiers mètres aquatiques, mais je commence déjà à le payer, ma respiration est courte, il faut absolument que je récupère !!!

Domi me dit de faire des foulées plus courtes, ce que j’essaie de faire, la route est encore un peu longue …ça va mieux, nettement mieux, mais
mon genou souffrant d’une tendinite depuis deux mois se réveille, la douleur vient de réapparaître, nous n’avons couru que 40 minutes….Je redoute le pire, pourvu que cela tienne, je veux faire cette course et la terminer !!!!

J’oublie la douleur, je cours toujours, et là, enfin, nous voici dans le terrain de jeux boueux à souhait…

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Nous nous dirigeons vers des fossés, obstacles que je déteste normalement, je n’aime ni sauter pardessus de peur de rater l’autre bord, ni plonger dedans par angoisse de ne pas pouvoir remonter….je suis une grosse trouillarde moi …en plus ça glisse, c’est gluant, mais c’est sans compter sur notre duo infernal, j’opte pour la glissade sur les fesses genre toboggan, Domi passe allègrement de l’autre côté (pour un raideur, c’est de la petite rigolade….) il me tend la main, et me tire à lui….tactique que nous allons garder jusqu’au bout !!!! (Il en profitera au passage pour mettre quelques main aux fesses de charmantes coureuses, pour, en tout bien tout honneur, les aider à remonter…. ).il faut les observer ces doux dingues qui partagent cette aventure, tout le monde a un sourire de gamin, c’est géant … !!!

Le parcours continue ainsi, des fossés à traverser, des passages de boue, des hordes de personnes qui s’enlisent dans cette vase, se roulent dedans remontent, se donnent la main, nous sommes dans un état !!!!

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Mais l’organisation a bien fait les choses, pour tout nettoyer, rien de tel qu’une belle trempette dans l’eau de mer jusqu’au ventre, je ne la trouve même pas froide, seul Domi y trouvera une certaine « fraicheur » lorsque son bas-ventre pénètrera dans l’eau salée… nous, profitons pour faire une photo, il faut figer cet instant…. !!!

Après cette récréation, nous arrivons au Crotoy, Lydie qui entame son retour vers la baie, me tend un abricot sec, petit geste qui me va droit au cœur, Jean Phi et Lydie ont quelques minutes d’avance sur nous….quant à mes potes, nous les avons perdus de vue, noyés dans cette masse de transbayeurs !!!

Nous rejoignons la terre ferme pour quelques minutes, où le seul ravitaillement nous attend, un quartier d’orange, un peu d’eau, une foule de spectateurs nous encourage, l’ambiance est terrible, on se sent portés, une véritable ivresse de bonheur !!!

Il nous faut maintenant entamer le retour, quelques kilomètres de sable encore, moins de fossés à traverser, ce qui n’est pas un mal car mon genou est douloureux, mais la fête est toujours aussi belle, la pluie fait son entrée, petite pluie fine, pas désagréable, les mêmes personnes sont autour de nous, un joli couple de gens âgés se tient par la main depuis le début, les cro-magnons avec leurs gourdins qui délirent à fond, les kilomètres défilent, St Valéry sur Somme est en vue….

Je peine, mais Domi me porte moralement, encore deux kilomètres, il me fait tenir, j’ai si mal, je serre les dents, on va quitter la baie, des centaines de spectateurs applaudissent, ils sont tous là, sous leur parapluie, à nous encourager, c’est si énorme !!!

Retour sur la digue, les piétons sont mêlés aux coureurs, on ne sait plus qui est qui, je voudrais m’arrêter tellement j’ai mal, mais l’arrivée est au bout, encore 500 mètres….je tiens, je souffle, je souris, je suis heureuse, Domi me dit, on va faire 2 heures….J’adore, le panneau « arrivée » est là, je le franchis avec Domi, 2 h 01 ….peu importe le chrono, je me suis régalée, éclatée, une course comme celle-ci est unique à tous points de vue…..

Tous les copains sont là, Mathias est arrivé un quart d’heure avant, il a la banane et a adoré cette course, Lydie et Théo ont immortalisé notre arrivée souriante, Jean Phi est déjà prêt pour passer à la « douchette » prévue pour les coureurs (petit robinet fuyant ne délivrant que quelques gouttes à l’heure…. J)….
Rinçage vite fait bien fait pour l’extérieur (pieds et jambes…), et rinçage intérieur : la bière de l’arrivée….

Cette journée se terminera sur un moules frites face à la baie avec la bande quasi-complète….

Si c’est pas ça le bonheur …. !!!!!

Un petit mot de remerciement aux organisateurs, et aux initiateurs de cette fameuse Transbaie….(et un coucou particulier à Martine, la star locale applaudie et encouragée par des centaines de personnes que l’on a suivi les 10 premiers kilomètres !!!! )


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