2005-10 La Sparnonienne – Chacun son tour

Elle est jolie cette petite blonde toute de noir vêtue. Je la devine souriante, excitée mais aussi anxieuse, partagée entre cette immense envie de bien faire, de s’amuser et l’angoisse de la première fois, la peur de la blessure, de ce subtil grain de sable qui pourrait enrayer la belle mécanique.

RUN-2005-10-10KM-EPERNONEt oui, c’est aujourd’hui !! C’est l’examen tant attendu. Sa première course, son premier 10km dans sa ville où à chaque coin de rue tout le monde va reconnaître son éternel sourire et l’encourager.

Elle veut que cette course reste gravée dans sa mémoire, enregistrer chaque pas, chaque foulée jusqu’au franchissement de cette lointaine arrivée.

Dans quelques minutes, elle va passer de supportrice, d’admiratrice à coureur reconnu. Elle veut aussi partager cet instant avec ses copines tout comme elle débutantes. Ce soir se sera la fête et je me devais d’ être présent sur ce parcours, d’être quelque part pour l’encourager, lui faire comprendre que je partage ses émotions.

Mais pour l’instant attendons le départ.

Je ne pouvais pas, ni ne voulais assister au départ. Je préfère l’attendre au panneau des 2 kilomètres au pied de la seule et unique difficulté du parcours. Un long faux plat montant qu’il faudra dompter 3 fois …

15 heures à ma montre, le départ doit être donné ? Il me faut patienter quelques minutes pour en être certain et apercevoir enfin, à la sortie d’un virage, la voiture officielle annonçant la tête de la course, et notamment un kenyan en grand forme. Il survole la course, son poursuivant est déjà à plus de 100 mètres.

Le peloton est déjà étiré, difficile de repérer des visages dans cette foule. Je ne cesse de regarder ma montre, 8mn , 9mn, 10mn … 11mn elle va arriver. Elle doit arriver. 12mn. Comme promis elle est là, souriante, fraîche, heureuse, entourée de ses copines, déjà dernières mais peu importe pourvu qu’elles aient l’ivresse.

Un baiser furtif dont elle a le secret puis elle s’en va affronter la première difficulté.

Un tour de passe-passe plus tard, me voici sur le point haut du parcours où je la guette. Toujours aussi pétillante et souriante. C’est bien ma grande, je suis rassuré. Amuse toi, là est l’essentiel.

Les kilomètres défilent, certains visages se figent, se crispent, la course devient difficile pour certains mais pas pour elle. Son allure est régulière, et son sourire est omniprésent. Elle bouclera sûrement en 1 heure. Cool, parfait, …

RUN-2005-10-10KM-EPERNONLe dernier faux plat aura raison de sa copine, l’allure a chuté, mais elles sont radieuses et unies par la main. Dernier passage avant la ligne d’arrivée, 3 petits tours et elles s’en vont les mignonnettes, je vais, je vais … les féliciter.

J’emprunte les ruelles d’Epernon, des raccourcis pour me poster le plus rapidement à quelques mètres de la ligne d’arrivée.

L’attente est longue, je reconnais des visages mais je ne les vois pas arriver. Les yeux rivés sur ma montre je m’inquiète. Maurice le V4 (87 ans) approche, il était devant elles, franchit tranquillement la ligne et elles ne sont pas là. ???

Inquiétude, anxiété, j’imagine un instant le pire avant de les apercevoir pénétrer sur la piste. 400 mètres encore.

Je les reconnais bien là, le bonheur se lit sur leur visage, elles sont entourées, encouragées par des suiveurs en vélo, et par les spectateurs encore présents le long de la main courante. Un dernier sprint pour franchir en plus d’une heure la ligne d’arrivée.

Voilà !!c’est fait !!.

Ce qui paraissait impensable il y a quelques mois encore, est aujourd’hui achevé.

La boucle est bouclée. Je suis fier d’elles, et surtout d’elle.

Le reste nous appartient.

Dominique_supporter_et_fan

Commentaires version précédentes

28 septembre 2010 à 11h56min par patate

Ça c’est du CR mon bon domi, et j’ai bien vu à Pornichet, que vous êtes fait l’un pour l’autre.amitiés

28 septembre 2010 à 11h56min par joy

C BEAU L AMOUR

28 septembre 2010 à 11h55min par Sandrine

Merci pour ce joli compte rendu, qui me touche, et ne me donne qu’une envie : recommencer d’autres courses, courir encore et toujours, pour que tu puisses écrire encore de telles choses !!!Bientôt nous courrons ensemble, et notre compte rendu sera commun…..

je me prépare pour que mes foulées s’adaptent aux tiennes.