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Qui m’a poussé ?

jeudi 26 novembre 2009 par Dominique

Après le très complet compte-rendu de Philippe, et la non moins brillante synthèse d’Andrew, je me devais de rétablir quelques vérités sur cette « Dream Team » au raid des pèlerins..


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Une conspiration ?

Je me dois de dénoncer le complot dont j’ai fait l’objet, et de préciser que ma survie n’a tenu qu’à mon incroyable résistance. L’origine de cette conspiration est trouble, mais de sources sûres, il semblerait qu’une certaine jalousie aurait animé mes co-équipiers sous le prétexte « la mienne serait plus grosse et plus puissante que la leur ».
Tout est encore au conditionnel, puisqu’une enquête est en cours et que les conclusions n’ont à ce jour, pas encore été communiquées.

Sachez encore, que le recours à la vidéo est impossible et que nous ne pouvons donc pas visionner l’action au ralenti. Qui a mis la main ? Doit-on et peut-on sanctionner ? Voici, je l’espère, quelques éléments qui vous permettront de vous forger une opinion, et éventuellement démasquer le ou les coupables.

J’ai débarqué dans le hall des sports du Val St père au environ de 19 heures, mes partenaires étaient déjà là, installés et souriants, déjà complices et goguenards, …
En toute innocence, je n’ai pas flairé le coup fourré. Etourdi par l’envie de gambader à la recherche de balises, je n’ai pas pris garde au pedigree de mes futurs équipiers, et à une machiavélique machination : Ils convoitaient mon outil.
J’avais déjà remarqué quelques exclamations flatteuses en exhibant mon engin, mais je n’avais pas imaginé que l’on voulait s’en saisir.

Tu parles d’une équipe !!


L’équipe était donc belle « sur le papier », mais en y regardant de plus près, tous avaient un casier « judicoursiaire » bien rempli.

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Sylvain et Isabelle

A commencer par les deux amoureux (Sylvain et Isabelle). Ceux là, je les ai reconnus de suite. Il me revient en mémoire des faits similaires, où ils avaient déjà essayé de comploter à mon insu, dans une forêt, une nuit. A l’époque, bien plus malin, j’avais pris la carte. Les deux tourtereaux avaient du se raviser. Sans carte, ils leurs étaient impossible de rentrer seuls, mais par dépit, ils avaient tenté de m’épuiser en courant très vite…

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Andrew

Ouster l’anglais, était aussi de la bande. Décontracté, il portait un maillot d’une belle équipe de rugby (très certainement pour m’amadouer). Bien sûr, je ne suis pas laissé duper par cette fourberie. Une traduction approximative du mot anglais Ouster ne voudrait-elle pas dire en français : dépossédé, évincé, délogé ? (De toute évidence, il n’a pas choisi ce nom de code par hasard ? N’est ce pas un indice significatif pour notre enquête ?).
J’ai même découvert un peu plus tard, qu’il était de connivence avec l’un des organisateurs. Une anglaise, qui nous a observés, surveillés, épiés tout le long du circuit ?
Mes soupçons se sont vérifiés lorsqu’au détour d’un chemin où il m’a confié « 
good frog is a dead frog” en piétinant une pauvre grenouille (des aveux ?)

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Philippe

Toujours à la recherche d’un allié dans cette fine équipe, j’ai cherché à me rapprocher du dernier énergumène de la troupe. Un vieux sage qu’ils appelaient Mustang (mais de son vrai prénom Philippe). Pourquoi tant de cachotteries autours des prénoms, n’est ce pas étrange tant de mystères ?
Je pensais naïvement qu’une même tranche d’age devait nous rapprocher, que nous n’avions que faire de ces petites querelles, de ces ridicules jalousies, que nous avions passé l’age de comparer nos instruments, mais quelle ne fût pas ma surprise quand il me répondit :
Mon Œil, je cours devant !!!

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Voilà, l’équipe de rêve tant acclamée n’est qu’une imposture. Il se trame des choses, et je suis peu rassuré lorsque le bus nous emmène sur un lieu secret, loin du Val St père.
Je dois désormais être prudent, attentif aux moindres faits et gestes et tenter de rentrer sain et sauf à l’hôtel où Sandrine m’attend au chaud. Elle ne s’imagine pas une telle intrigue.

Ma stratégie est donc des plus simples, les suivre mais sans trop, les observer constamment, être sur mes gardes. S’ils décident de s’emparer de mon ustensile, ce sera sans doute dans l’obscurité de la campagne normande, je n’ai donc rien à craindre de cette première étape dans les rues de la Haye-Pesnel.

Je souris presque à les voir courir de rues en rues. Tantôt à droite, puis à gauche, parfois en haut, au fil du temps, une certaine organisation se met en place où chacun joue son rôle à merveille. Le jeu de dupes est parfait.

Nous prenons maintenant la direction d’Avranches … Le Mustang ouvre la route, suivi de près d’un géant orange, et d’un anglais plongé dans la lecture de carte. Je traîne en queue de peloton en compagnie de Zabou. Les kilomètres défilent, notre équipée progresse dans une nuit douce et constamment arrosée d’une alternance de bruine et d’averses typiquement normandes.

Première embrouille.

A l’approche de la troisième balise, mon instinct m’avertit d’un danger imminent. J’observe alors le jeu des deux lascars de tête. Ils feintent de la poinçonner et reprennent tranquillement leur route. Andrew fait mine de ne rien voir et continue sereinement sa lecture. Quel jeu d’acteurs, je suis admiratif de tant de talent.

Le groupe continue sa route vers la prochaine balise . A l’approche de la balise 4, je pose enfin la question qui fâche. Alors, vous avez poinçonné la balise 3 ? elle était bien à l’endroit indiqué ?
Stupeur dans les rangs, les voilà démasqués, ils ne tardent pas avouer ne rien avoir trouvé, pas même un confetti…
Ni une, ni deux, ils proposent de nous séparer, que certains restent là à garder un carrefour où il ne se passe rien, et que d’autres retournent sur leur pas chercher cette balise n°3 oubliée.
Ils pensaient sûrement que je resterais là, à attendre patiemment alors qu’ils pourraient profiter de cet instant pour prendre la poudre d’escampette et m’abandonner ainsi au milieu de nulle part.
- Je vais avec celui qui a la carte !!!
Un aller-retour plus tard et une balise n°3 enfin trouvée, le carrefour est désert. Isabelle et Philippe ont abandonné la place. S’en suit alors une course poursuite assez drôle, où tout le monde court après tout le monde, la quiétude du hameau est rompu, certains habitants s’inquiètent.

Deuxième embrouille.

Leur première tentative a échoué, je les suis désormais comme leur ombre
Les averses sont plus fréquentes, bien encapuchonnés dans nos vêtements de pluie, la progression a repris de plus belle. Les lumières d’Avranches nous apparaissent au loin, mais le parcours nous impose de longs détours sur des tronçons un peu trop bituminés à mon goût.
Comme très souvent la meilleure défense est l’attaque, je profite de ce semblant de monotonie pour tenter une riposte. Je leur démontrerai ainsi que je suis prêt à en découdre, et à vendre chèrement ma peau.

Insidieusement, j’indique à notre orienteur que l’on pourrait peut-être envisager quelques coupes à travers champs. Je lui promets ainsi une progression plus ludique et l’espérance d’économiser quelques hectomètres et donc gagner du temps.
Les premières tentatives sont comme prévues, fructueuses. Nous croisons enfin du monde mais essentiellement des bovins étonnés, apeurés ? ces options occasionnent aussi quelques belles glissades dans de la bouse fraîche.

Il est temps de mettre en place LA RIPOSTE, je profite d’une liaison directe entre la balise 11 et 12 avec franchissement de la Sée pour tester le courage de mes partenaires, et mesurer leur degré de motivation au combat.
Il n’y a rien sur la carte qui nous permet d’affirmer que l’on pourra franchir la rivière, mais la balise est tellement excentrée que l’on pressent une subtilité des organisateurs.
Au pire, nous serons quitte pour quelques pas dans une eau fraîche et quelques clôtures franchies.

Au prix de nombreux détours, nous approchons enfin de la rivière, une dernière clôture et nous connaîtrons l’instant de vérité. L’intrépide Mustang se lance tête baissée sur le dernier fil barbelé (un piège se referme), la paupière ne résiste pas …
Il saigne abondamment et calme nos envies aventurières. Nous le soignons, lui collons un magnifique pansement sous l’œil et notre Mustang Balboa est remis sur fers.
Reste à franchir l’infranchissable Sée.

Voici la triste réalité, notez la bien. Dans cette redoutable équipe de rêve, aucun n’a eu le courage de mettre les pieds dans l’eau, tous se sont échappés. Croyez moi sur parole, il m’aurait été facile de traverser mais j’ai renoncé de peur de me retrouver seul sur l’autre rive.
Ah ils sont beaux les guerriers !!!

Résignés nous rebroussons donc chemin et reprenons un itinéraire plus classique

Troisième embrouille.

Il faut croire que l’on court plus vite blessé. Le canasson a repris ses habitudes et galope à nouveau devant suivi de près par le GGO (Grand Géant Orange). Ouster se fait moins téméraire dans le choix des azimuts, et hésite dans le franchissement de nouvelles clôtures. Avec Zabou, nous gardons nos habitudes de derniers de la classe. Pas de doute, l’épisode précédent a laissé des traces. Ils savent maintenant à qui ils ont à faire.

Nous entrons enfin dans Avranches, la police a été alertée et effectue ses rondes. Elle ne lui faudra pas longtemps pour nous arrêter, et effectuer un contrôle d’usage.
Pas de palpation, ni de contrôle d’identité mais quelques questions pour tenter de découvrir ce qui se prépare. Les indices sont minces :

Un plan de masse partiel de la ville d’Avranches, où 3 balises sont annotées subtilement A, B et C. Une fois élancée, les deux premières balises sont ramassées rapidement, la dernière quant à elle, se fait désirer. Serait-ce le moment propice pour tenter une embuscade ?

Alors que tout le monde jardine au pied des remparts, court dans toutes les directions, visite chaque bosquet, pierre …Je dévale les escaliers. Qui m’a poussé ? je finis ma course stoppé par un muret et atterris sur un amas de tessons de bouteilles. Je suis vivant et surtout surpris de ne pas avoir la moindre égratignures.
Comme toute à l’heure, plus de peur que de mal, allons chercher cette foutue balise et marquons une trêve.

Drapeau blanc.

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Tout le monde gardera ses attributs ce soir et d’un commun accord nous quittons Avranches pour les herbus de la baie du Mont Saint Michel. Nous n’y verrons pas le jour se lever, et ne nous découvrirons pas « la Merveille » posée sur l’eau.

L’an prochain peut-être ? Je reviendrai volontiers avec mon engin et ses deux batteries d’une autonomie de 4 heures chacune.

PS

Vous l’aurez compris, tout cela n’est que fiction issue de mon imagination limitée. Sachez encore que je suis désormais cloîtré dans une clinique privée, gavé de médicaments. Les infirmiers m’enlèvent la camisole pour mes besoins personnels. J’ai gardé un peu de dignité. ;-)


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