Les foulées de la cathédrale

lundi 29 juin 2009 par Dominique

S’il existe une course dont ma participation était prévue depuis de longue date, c’est bien celle-ci.
Mon agenTaz électronique me l’a rappelé fréquemment et plus encore ces derniers temps. Le mode excitation était programmé.
J’avoue n’avoir pas pris le temps de me plonger dans la documentation livrée avec, et encore moins d’avoir tenté de désactiver cette option. (gardez le pour vous, mais je l’aime assez, voire même beaucoup mon agenTaz électronique)

Une fois n’est pas coutume, à l’approche de cette épreuve, je me fais plus taquin. Je feins une démotivation de la course à pied, une fatigue, une chaleur excessive, un match de rugby télévisé, c’est trop loin … bref, une mauvaise foi évidente et un chapelet de mauvais prétextes rien que pour agacer mon Eurelienne préférée.

La course à lieu le samedi soir et le départ est donné vers 20h30. Plus de 700 coureurs sont annoncés et certainement beaucoup plus dans la catégorie « spectateur ». Le parcours emprunte trois fois une même boucle autours de la cathédrale … Quel est donc l’intérêt de cette course ? Pourquoi tant de monde pour une course dans l’Eure et loir, qui se fait discrète dans les médias ?

C’est en compagnie de Xavier (UFO connu et reconnu, et pour l’occasion régional de l’étape) que nous allons découvrir une partie du secret de cette participation massive .

Notre petite boucle d’échauffement démarre sur le parvis de la cathédrale de Chartres et commence par un long, très long faux plat descendant ,empruntant à l’occasion une très belle esplanade longeant les remparts (environ 1 km). Xavier nous prévient , attention danger au départ trop rapide, beaucoup se cassent les dents un peu plus loin !!!.
J’ai le droit à une visite guidée et je m’interdis de critiquer ou de plaisanter. C’est aussi la ville de belle maman.

Un petit passage éclair devant le monument aux morts où les héros locaux (dont le grand-père de Sandrine) ont leur noms à jamais gravé dans la pierre, puis un passage tout aussi rapide devant un parc dont j’ai oublié le nom (oups désolé). C’est le lieu incontournable des chartrains en culotte courte, de promenades dominicales et source de souvenirs pour de nombreuses générations.

La descente s’accentue légèrement avant d’emprunter les rues qui longent les bords de l’Eure. (ou l’Autura à l’époque de l’indépendance gauloise : c’était la minute culturelle de mon récit)

La rue du massacre, de la tannerie puis de la Foulerie s’enchaînent jusqu’à la rue de la Grenouille.
Là encore, je vous demanderai de rester discret sur ces révélations …Si les noms de rues sont originaux, le plaisir des yeux y est tout aussi plaisant. J’apprécie et je ne dis pas ça parce que c’est la ville de belle-maman.

C’est une succession de ponts, de lavoirs, de moulins à eau, le tout dominé par les flèches de la cathédrale. Les premiers spectateurs ont déjà pris place, les plus organisés s’installent aux terrasses des restaurants où les odeurs envahissent nos narines. (Ça ne va pas être simple de passer trois fois sans s’arrêter)

Nous franchissons à présent l’Eure pour revenir vers la cathédrale …
Vous me direz rien d’extraordinaire jusque là ? un parcours pittoresque, certes !! mais rien de remarquables ou de différents aux nombreuses course en ville .. Quoique ?!

En effet, plus grand chose de particulier jusqu’à la rue du Bourg …

Puis à l’angle de cette rue, La cerise sur le gâteau vous attend. Une bosse d’une quarantaine de mètres nous attend. (En effet, la cathédrale fût construite entre 1134 et 1260 sur une butte naturelle qui domine l’Eure.). Il faudra la gravir trois fois
Cette pente de 15-20% conclue magnifiquement ce circuit et les nombreux curieux amassés ne s’y trompent pas !!!
Xavier nous confirme qu’il y aura du monde et beaucoup de bruit pour nous encourager et admirer notre concours de grimaces.

20h30 le départ est donné, après un dernier bisou d’encouragement, chacun part à son allure. J’ai choisi de courir au cardio et de ne pas dépasser les 150 pulsations. Je m’autoriserai quelques écarts dans la montée.

Je boucle le premier tour tranquillement en moins de 15 minutes, un petit ravitaillement en eau au pied de la cathédrale, et je me l’élance à nouveau vers l’esplanade.
Il fait chaud, les spectateurs sont nombreux et je dois reconnaître que cette course est très réussie.

Comme lors des boucles de St Gemme, l’idée à la con de lutter pour ne pas perdre un tour sur les champions me traverse l’esprit, mais je resterai raisonnable en gardant un œil sur le cardio.

Je bouclerai le second tour en 16 minutes comme le dernier d’ailleurs. J’y vivrai même l’espace de quelques secondes, un instant de gloire.
Alors que j’approchais de la seconde montée, j’entendis la foule murmurait « Le voilà, le voilà » … Merci – Merci , c’est trop !!! je vous en prie

Puis le brouhaha s’intensifia encore dès les premières foulées dans la pente. Mais cet instant glorieux s’envola dès que le premier me déposa à l’entame de la butte ,et que le second en fît autant quelques mètres plus haut. Quelle ferveur, Quel enthousiasme, en traversant cette foule. J’en avais les poils dressés. Impressionnant !!

Merci à nos nombreux supporters et tout spécialement à Catherine et Francis pour leur accueil. La tarte aux framboises d’après course fût un régal (j’en ai pris deux fois, heureusement que je n’avais pas d’appétit).

La soirée aurait pu se terminer par une balade nocturne en profitant de la scénographie « Chartres en lumière », .mais après concertation dans l’académie de la bière, nous avons décidé de revenir le 19 septembre.
Ce sera la fête de la lumière où les illumination de sites, des concerts, des animations de rue viendront ponctuer une petite course dans les ruelles d’Epernon (C’est aussi la ville de belle maman)