Réglement de compte en Normandie
Hier encore le p’tit Raoul était tout heureux de sauter sur les genoux de ses « tontons préférés ».
Vous avez beau dire, y’a pas seulement que de la pomme, y’a aut’chose. Ça serait pas dès fois de la betterave, hein ? Si, y’en a aussi. !!
Souvenez vous l’an dernier , de cette joyeuse ambiance qui régnait autour de la table de communion du p’tit. La vie était un long fleuve tranquille où l’on réglait les embrouilles à grands coups d’assommoir.
Mais y connaît pas Raoul ce mec
Mais voilà, le gamin a grandi et il a de l’appétit. Il revendique sa part de gâteau, le gros morceau, celui du chef. Il est gonflé le morveux, flanqué du frangin Paul, du beau Antoine, il vient nous agresser !! Nous manquer de respect !!!
Bougez pas. Les mains sur la table. J’vous préviens qu’on a la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours.
Dans les cas graves, pas de conseil de famille. On va donc leur expliquer « direct » sur le terrain, à la loyale. Ils vont avoir du concret, du lourd dans endroit charmant et discret :
Gruchet La Valasse. (A noter que cette course qui souffle ses deux bougies et en mérite bien d’autres, tant l’accueil et l’implication des organisateurs sont immense.)
Monsieur Jean, Maître Folace et moi même, allons remettre les pendules à l’heure, et corriger ces gamins
A l’affût sous les arbres, ils auraient eu leur chance, seulement de nos jours il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied, l’esprit fantassin n’existe plus ; c’est un tort.
42 km dans la verte, une cinquantaine de balises et plus de 1700 mètres de dénivelé, le décors est planté. Pour corser un peu le challenge, du vent, de la pluie, et la boue à Gogo…
Va y avoir du grabuge dans les sous bois.
Non mais t’as déjà vu ça ? en pleine paix, y chante et pis crac, un bourre-pif, mais il est complètement fou ce mec !
21h30 les hostilités commencent. Pif !paf ! 2/3 bourre-pif discrets dans les côtes d’Antoine, et hop, je file retrouver mes compères avec la carte.
Maître Folace avec rapidité et d’efficacité qui le caractérise, exécute le report de balises en azimut-distance.
En 2 temps et 3 mouvements, la messe est dite, les sacs sur le dos, nous sommes les premiers dehors. Alors les jeunes ? on traîne ?
Les « vieux » sont dans la partie et comptent bien y rester. Monsieur Jean a pris les commandes du camion et l’engin gravit déjà les premiers talus à la recherche de la meilleure trace.
Ouais, n’empêche qu’à la retraite de Russie, c’est les mecs qu’étaient à la traîne qu’ont été repassés...
La bataille fait rage. Expérience contre fougue !
Après une grossière erreur (la seule), on revient dans la carte et il faudra attendre la seconde carte pour que les équipes se croisent à nouveau.
Ça se chambre, ça siffle (air connu des tonton flingueurs). On travaille le moral adverse dès qu’on le peut. En trouvant des raccourcis, des feintes, …
L’homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois mais la vérité m’oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu !
Antoine est l’homme fort du moment, et on tente de l’user comme on peut. Pas toujours très loyal, on le promène un peu sur les terrains escarpés. Nous avons même essayé de les (lui et ses acolytes) perdre dans une jungle improbable alors qu’un chemin nous tendez les bras à quelques pas.
Alors, y dors le gros con ? Ben y dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule. Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban. J’vais l’renvoyer tout droit à la maison mère, au terminus des prétentieux.
Le matin va bientôt se lever et nous avons pris une avance confortable à l’approche de la balise de la cote 42 et il serait bon de la trouver rapidement.
Le talus est couvert de ronces, la fatigue est plus présente, et on jardine …
Il faut se rendre à l’évidence et conclure un pacte, une trêve … On cherche ensemble et on rentre ensemble !!!
Finalement, nous arrivons ensemble et serons classés ex æquo avec toutes les balises. C’est sûrement la meilleure conclusion. La balade fût belle en votre compagnie.
(verdict du GPS : 50 km +/- 2500m – 12h00)
Merci à cette bande de « malades ».
Merci aux organisateurs (votre accueil est fabuleux)
Pour ce genre d’épreuve, je veux bien rechausser les ‘trail’ l’an prochain et pour conclure, j’ajouterai :
Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît.
Domi alias Monsieur Fernand pour la circonstance.
PS : les textes en italique sont de Michel Audiard et tiré du cultissime « Les Tontons Flingueurs »
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