2012 – Dunes d’Espoir – Guadarun – J’étais accompagnateur

Qu’il est triste ce train de banlieue en direction de la Défense. Je ne vois que des passagers emmitouflés dans leur manteau, coupés du monde, le nez dans leur lecture ou le smartphone vissé sur les oreilles.
Je cherche du regard les sursauts de Jonathan aux moindres bruits intempestifs et son sourire enjôleur. Je guette le brouhaha de la tribu des gwada’runners, les rires complices d’Inès, Morgane et de Gaspard. Mais je n’entends rien, tout juste la musique criarde qui sort des écouteurs de mon voisin de banquette.
Dehors, les paysages sans vie défilent, plus de plage au sable blanc, plus d’océan aux couleurs émeraude. Il pleut, j’ai froid, je suis nostalgique.

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Hier soir, Jonathan m’a fait l’agréable surprise de me téléphoner pour m’annoncer qu’il était bien rentré mais fatigué. Il était « limite » comme il le dit si bien. Tout cela m’a ému et bouleversé. La fatigue, sûrement …
Il est heureux de son voyage guadeloupéen et avait déjà tout raconté à sa maman. C’est le plus beau cadeau qu’il pouvait nous faire.

Contrairement à lui, je n’ai pas les mots pour immortaliser notre intense aventure sous les tropiques. Les coureurs et les enfants vous parleront certainement mieux que moi de la rudesse du parcours, de la chaleur extrême. Ils vous décriront aussi les paysages paradisiaques qu’ils ont traversés et l’enthousiasme des guadeloupéens au passage des joelettes.
Il y a tant de choses à raconter que je ne sais comment faire ?

Peut-être devrais-je commencer par vous dire que je n’ai couru aucune étape, même si Jean-Louis me l’a gentiment proposé. J’ai préféré me consacrer pleinement à mon rôle d’accompagnateur et tenter de veiller au mieux sur notre petite famille. Elle était si belle, posée ici et là au gré de la course, sur les bords d’un chemin, d’une plage ou tapis dans un buisson à l’abri du soleil.

 

 


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Je garde un souvenir amusé de nos jeux taquins et espiègles, de nos blagues à deux balles, de nos fous rires et de toutes ces rencontres fabuleuses que la course occasionne.
Nous avons profité de chaque instant et tenté de les sublimer pour que cette semaine reste un souvenir mémorable.

Je suis fier aujourd’hui, d’avoir été élevé par Jonathan, du rang de « t’es qui toi ? » à « il est où Domi ? ». Tout comme, je suis fier d’avoir choisi avec Gaspard, les plus beaux endroits des îles pour soulager notre vessie.

Voilà, je ne serai pas plus loquace, mais avant de conclure j’aimerai m’attarder sur cette dernière image toute symbolique :
Il est tard dans la nuit et nous fêtons dignement la fin de l’épreuve. Tout le monde est joyeux et malgré la fatigue, se trémousse encore sur le dance floor au rythme des musiques antillaises. Les fauteuils sont au milieu de la piste, mais vides. Les enfants sont debout parmi les coureurs, il n’y a plus de handicap mais que de la joie et un bonheur partagé.

Merci les « sales gosses » [1] pour cette semaine magique en votre compagnie.
Merci à l’équipe des accompagnateurs. Maman Marie-Christine, Angélique, Marie, Natacha et mon boudin créole pour cette cohésion sans faille.
Merci aux organisateurs et bénévoles pour cette course un peu folle et l’exploit renouvelé chaque jour.
Et un immense bravo aux coureurs et en particulier à la formidable équipe des dunes d’Espoir. Vous avez toute mon admiration.

Angélique et Marie

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Marie-Christine, Sandrine, Natacha, Gaspard et Inés
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Commentaires ancienne version

26 avril 2012 à 19h45min – par Gaspard

C’est bref, mais c’est l’essentiel. Merci encore pour tout ce qu’on a vécu ensemble, je pensais pas pas que ça pourrait être aussi fort que ça. On reste bien sûr en contact.

PS : Les WC, c’est pas drôle quand on y réfléchit

25 avril 2012 à 11h56min – par Gégé

Super Domi. C’est naturellement le qualificatif qui vient en tête de ceux qui on la chance de te connaitre. Tu as abandonné ton rang de courreur sur ce Guadarun pour endosser un rôle au combien important d’accompagnateur, et bien cela ne pouvait que tranquiliser les parents de tes protégés car je sais le coeur que tu y auras mis. Pour le « T’es qui toi ?? » ceux qui te cotoient ont déjà la réponse depuis longtemps, le « il est ou Domi ? » est la question qui nous vient immédiatement à l’esprit si par miracle on aperçoit Sandrine seule, tellement vous êtes indissociables aux yeux de vos amis. On se tranquilise vite, et elle aussi, Le Domi n’est jamais bien loin.

20 avril 2012 à 15h48min – par TATA LINDA

Hello,

Héhé, j’aime commencer par le début, car j’ai vu que vous aviez déjà « torché » la 1ère partie du périple !! et je voulais commencer par celui ci….et je ne regrette vraiment pas !!
Je ne trouve pas le mot juste pour vous dire à tous les 2 combien je vous admire, je vous surkiffe, par tout ce que vous faites avec ces enfants, et franchement, je vois de là, la tendresse de Sandrine s’attarder sur les enfants, ta douceur planquée par une apparance de « nounours mal lêché »..oui oui, le « hé t’es qui toi » ?? n’a pas été dit par hasard, il est vrai que ta douceur ne se voit pas tout de suite..héhé
c’est pas donné à tout le monde de porter autant d’attention et surtout cette grande responsabilité que vous avez endossé à la place de leur parent, la pression devait être à son comble..d’autant que les enfants sont en « terre inconnue » et loin très loin de leur parents….
Comment rester professionnel lorsqu’on ne l’est pas ?? car ce n’est pas votre métier « éducateur »…c’est au delà, c’est mêem plus beau que ce mot barbare « éducateur »…vous êtes plutôt « Tendrucateur » (mélange d’éducateur et de tendresse)….
Bref, j’aurai presqu’envie, moi aussi d’être en fauteuil pour vous avoir rien que pour moi !!
Même si je peux imaginer, que vous êtes nourris par le regard et la joie de ces merveilleux enfants, il n’en reste pa moins que tout le monde ne peut pas faire ce genre de geste de coeur et d’amour, que vous faites durer autant qu’il est possible jusqu’à trainer cet amour dans le rer puant et ralant….. BRAVO BRAVO, je vais à présent déguster la suite, les photos….
J’espère que le retour à la vie normale n’est pas trop pénible…si si, oh que ça doit l’être !!! à condition d’être déjà redéscendu….peut être pas le cas ??

gros bisous et merci pour ce partage !!!