Pétanque – National doublette Mixte – Melun 2011
De mémoire, je n’avais jamais couru dans le département de Seine et Marne. A chaque fois, il s’en était fallu d’un rien. Trop tard, trop tôt, course annulée, plus de canoë (si, si, plus de canoë sur le raid du grand Morin, alors que j’avais convaincu mon boulet préféré de faire équipe et que l’aventure serait inoubliable) Cette occasion était donc trop belle, une épreuve Mixte à Melun, un « elle et lui » pour conjurer le sort qui s’acharne.
L’inscription était partie dans les délais, accompagnée des copies des licences. La météo prévue était parfaite. Bref, nous étions prêts pour une première belle course dans le 77 …
Je crois que j’ai eu « tout bon » jusqu’au retrait des dossards. Les modalités d’inscription étaient classiques. Trouver son nom dans la liste, lire le numéro d’équipe, puis emprunter la file d’attente correspondante au numéro. Du déjà vu et vécu.
Pourtant si tout cela me paraissait familier, j’étais perplexe dans cette file d’attente. Un truc m’échappait …Mais que font tout ces coureurs avec ce petit sac ridicule à la main ? Et que dire de cette étiquette en guise de dossard ? Qu’il est étrange ce sas numéro 156 qui nous est attribué.
Ma chérie, j’espère que tu as les boules ? Nous sommes inscrits à un concours national de pétanque mixte.
On vient de m’expliquer que c’est comme de la course horaire. Il faut rester le plus longtemps possible sur le parcours mais les barrières horaires sont strictes : Si tu n’atteins pas 13 points tu es éliminé ! Illico presto.
Tout le gratin (ou presque) de la pétanque s’est donné rendez-vous pour ces 2 jours de compétition. Nous allons y côtoyer des triples champions du monde, des champions de France, de région, de département. Avec notre titre de champion de notre rue, nous ne donnons pas chère de notre peau. Tout comme en course en pied, nous brûlons sûrement les étapes. Des classiques courtes distances, nous nous étions rapidement confrontés aux longs parcours pour y apprendre toujours un peu plus sur nos doutes et certitudes. Nous sommes persuadés que cette curiosité nous fait avancer et nous éloigne de la routine.
C’est donc avec le même appétit que nous découvrons l’univers de la pétanque avec ses codes, ses us et coutumes. Bien des clichés sur ce sport sont ancrés dans l’esprit de la plupart, et pourtant … Je n’ai pas vu plus de cons qu’ailleurs, ni plus d’alcoolos . D’ailleurs les plus dangereux ne sont-ils pas sur la route ? Depuis peu, nous enchaînons ici et là les concours avec très souvent un même piètre résultat. Mais peu importe, nous nous régalons de ces parties, de ces rencontres, de cette convivialité si spécifique à ce sport.
Aujourd’hui, nous croisons les doigts, et comptons sur la chance. Nous espérons que celle-ci nous désignera un champion, une équipe de haut niveau, ou tout simplement nous permettra de faire de belles parties et de profiter de ces petits instants qu’il faut saisir, d’emmagasiner une fois de plus ces simples bonheurs dans notre coffret à souvenir.
Le tournoi se déroule en deux parties bien distinctes. Les poules et la phase éliminatoire. Une poule est constituée de 4 équipes, et pour participer à la phase éliminatoire, il faut en sortir en gagnant deux parties.
Pour les bons, il faudra alors cumuler entre 5 ou 6 victoires consécutives dans la journée pour atteindre les 8ème de finale, et obtenir le privilège de rejouer dès le lendemain matin.
10 heures « jet du but » – Dans un esprit conviviale mais très appliqué, nous affrontons une première équipe francilienne fort sympathique. La bataille nous mènera jusqu’à la joute ultime. Encore un 12-12 en notre défaveur. La veille nous avions déjà perdu 3 fois de suite sur ce même score en ayant pourtant mené largement. Il nous faudra trouver le remède et résoudre ce petit « je ne sais quoi » qui nous fait défaut ? L’expérience est sûrement une piste à creuser.
Désormais, si nous voulons nous qualifier pour la phase éliminatoire, nous devrons absolument battre nos prochains adversaires (les seconds perdants de notre poule si vous avez suivi ?) . Ça va saigner !!!!
Il est bientôt midi et nous tombons d’accord sur une pause déjeuner avant d’entamer notre confrontation.
« Bon appétit !?»
Ah non, on ne s’est rien souhaité, ils ont tellement l’air distant nos adversaires.
Notre escapade digestive sur les bords de Seine nous fera le plus grand bien. Difficile de s’imaginer fin Avril tant le temps est magnifique. La quiétude de la Seine ajoute une note estivale et nous projette le temps de cette pause vers nos prochaines vacances.
14 heures, la reprise. Tout sport a ses « casseroles », ces gens trop « habités » par l’enjeu d’une partie, de la compétition. Ils en oublient l’essentiel, l’humilité et le respect. Un seul « bonjour » nous aurait fait plaisir et n’aurait pas décuplé notre envie de les battre.
D’un regard complice, Sandrine et moi échangeons notre détermination. L’atmosphère devient rapidement pesante sous ce soleil de plomb. Nous voulons gagner, et prenons très rapidement le large grâce à une mène de 6 points. Entre nos deux adversaires, l’ambiance devient des lors tendue, voire exécrable. Les reproches sont tus, mais les regards en disent long. Que cette partie nous semble longue, il faut vite en terminer …
Enfin, un 13-7 libérateur. On se serre la main, à peine un mot. Franchement, j’espère que nos chemins ne se croiseront plus.
Nous retrouvons à nouveau avec bonheur, Gilles et Monique pour la partie couperet. C’est la partie de « barrage », une victoire nous qualifierait pour la seconde phase et l’objectif serait atteint. La pause déjeuner fût certainement plus bénéfique à nos adversaires et nous battent cette fois nettement sur le score de 13-6. Nous les félicitons en leur souhaitant le meilleur.
Aucun regret sur nos parties, et quoiqu’il en soit, nous avons passé un bon moment. Il est temps de ranger les boules dans leur étui, de se dire une nouvelle fois « Y avait la place pour passer » et de méditer les paroles de Louis XIV « C’est toujours l’impatience de gagner qui fait perdre ».
Avant de retrouver notre « sweet home », nous traînons un peu sur les terrains pour y encourager les copains encore en lice, admirer les 16 meilleures équipes qui luttent dans les cadres pour se qualifier pour la suite du concours demain matin, et mesurer tout le chemin qui nous sépare et qu’il ne sera pas possible de combler.
Salut Domi,
Je viens de me délecter à la lecture de cet article. Sandrine et toi formez un des couples les plus attachants que je connaisse dans ce sport. Rares sont ceux qui savent gouter presque aussi bien aux joies de la victoire qu’à celles un tout petit peu plus amères de la défaite lorsque celle ci reste enrichissante. L’expérience aidant je suis persuadé que dans les mois et les années qui viennent vous deviendrez une redoutable « doubette mixte », vous en avez les qualités de jeu. Je suis tout aussi persuadé que vous resterez ce couple délicieux que tous les joueurs et joueuses de votre club ont tellement de plaisir à côtoyer. Un grand « M…. » à Sandrine pour son championnat triplette féminin qui débute aujourd’hui, dans une bien belle formation.
Encore un plaisir à lire cet article !
Encore une superbe promotion de la pétanque !
Et j’ai la solution à 12-12 pour gagner ! Si si ! Remporter la mène suivante !
@++
Sougil – De bon concierge